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Communiqué

MONTRÉAL, le 11 mai 2011 – La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse lance un signal d’alarme et demande au gouvernement de s’attaquer sérieusement au problème du profilage racial pour assurer la paix sociale au Québec.

« Le gouvernement doit adopter une politique de lutte contre le racisme et un véritable plan d’action pour prévenir et enrayer le profilage racial », a déclaré aujourd’hui, le président de la Commission, monsieur Gaétan Cousineau, lors d’un point de presse au cours duquel le rapport de consultation sur le profilage racial et ses conséquences a été rendu public. « Le Québec ne peut accepter qu’une partie de ses citoyens ait perdu confiance dans ses institutions et se sente étrangère chez elle; il en va de la paix sociale », a-t-il précisé.

Le rapport intitulé : Profilage racial et discrimination systémique des jeunes racisés est un appel à la mobilisation du Québec tout entier pour faire échec au profilage racial et à la discrimination systémique qui menacent l’avenir des jeunes racisés.

« Il faut que les choses changent : ce n’est pas un choix, mais bien une obligation pour assurer l’égalité de ces jeunes en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne », a fait savoir le président de la Commission.

C’est pourquoi la Commission propose plus de 90 recommandations détaillées qui s’adressent à tous les paliers de gouvernements, aux institutions et aux organismes qui ont le pouvoir d’assurer une meilleure cohésion sociale, entre autres, la police, les écoles, les services sociaux et le système de protection de la jeunesse. La Commission, quant à elle, prend des engagements afin d’améliorer ses façons de faire.

La Commission recommande entre autres, que le gouvernement adopte une définition officielle du profilage racial et que le profilage discriminatoire soit inscrit dans la Charte des droits et libertés de la personne. De plus, le profilage racial devrait être interdit dans la Loi de la police ainsi que dans le Code de déontologie des policiers du Québec, et que les infractions soient sanctionnées.

Monsieur Cousineau a insisté sur l’importance de rétablir la confiance des groupes racisés du Québec qui se sentent trop souvent exclus et marginalisés. Il incombe donc aux élus et aux décideurs d’examiner les lois, les normes et les politiques organisationnelles qui ont pour effet, parfois subtilement ou involontairement, de renforcer ces sentiments.

Cet examen institutionnel dans les trois secteurs de la consultation (sécurité publique, milieu scolaire et système de protection de la jeunesse) doit s’accompagner de mesures concrètes pour augmenter la représentation des minorités ethniques et racisées dans l’administration publique.

De plus, il faut dispenser une formation antiraciste et interculturelle à l’ensemble du personnel des établissements de ces secteurs, mettre en en place des mécanismes rigoureux de collecte et d’analyse des données afin de mieux détecter les manifestations du profilage racial et de la discrimination ainsi que des mécanismes de reddition de comptes.

Monsieur Cousineau a reconnu qu’il s’agit là d’un programme ambitieux qui ne saura se réaliser sans la participation active du milieu communautaire qui a démontré, dans le cadre de la consultation, que des initiatives intéressantes, des projets et des partenariats ont porté des fruits malgré le fait qu’ils relèvent davantage de l’action isolée que de la pratique institutionnalisée.

La consultation de la Commission

La Commission a lancé cette consultation au mois de septembre 2009 afin de trouver des pistes de solution pour contrer le profilage racial et la discrimination systémique en raison des limites de l’action judiciaire et du processus de traitement des plaintes. Elle a choisi de faire porter la discussion plus particulièrement sur les situations vécues par les jeunes de 14 à 25 ans issus des communautés racisées.

Dans un premier temps, elle a recueilli près de 150 témoignages de jeunes, de leurs parents, d’experts et de représentants de groupes communautaires qui ont accepté de partager leurs expériences de profilage racial et de discrimination, que ce soit dans le milieu scolaire, le système de protection de la jeunesse ou encore dans le secteur de la sécurité publique.

S’appuyant sur ces témoignages ainsi que sur les résultats de recherches et d’analyses, la Commission a publié, au mois de mars 2010, son document de consultation afin d’orienter les échanges dans le cadre de ses audiences publiques qui ont eu lieu à Montréal et à Québec au printemps 2010. La Commission a reçu 54 communications. Quelque 75 personnes, dont des chercheurs, des représentants d’organismes communautaires ou d’institutions et des citoyens engagés, y ont participé.

Le rapport Profilage racial et discrimination systémique des jeunes racisés publié aujourd’hui en est le résultat.

Pour connaître l’ensemble des recommandations de la Commission dans le cadre de son rapport de consultation sur le profilage racial et ses conséquences consulter le www.cdpdj.qc.ca.

Source :

Patricia Poirier
514 873-5146 ou 1 800 361-6477 poste 358
[email protected]

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