Le Jeudi 5 juin 2014
Budget Leitaeo : quand rigueur rime avec démolisseurs
publié par Coalition Solidarité SantéMONTRÉAL, le 5 juin 2014 – La Coalition solidarité santé dénonce le maintien par le ministre Leitao des compressions budgétaires en santé qu’avait annoncé le précédent budget Marceau. L’augmentation budgétaire maintenue à 3%, comparativement à 5,6% en moyenne de 2006 à 2010, se traduira par des compressions impossibles à absorber par le réseau de la santé sans impact sur les soins et services directs.
Le budget annonce également une réduction supplémentaire pour l’an prochain, alors que l’augmentation ne sera que de 2,7%. Pire encore, les organismes communautaires, qui avaient réussi à arracher du gouvernement précédent un rehaussement de 120 M$ sur trois ans de leur budget global, voient cette promesse disparaître totalement du radar des finances publiques. « Ça donne une idée de l’opinion de ce gouvernement pour les services sociaux, qui ont toujours été le parent pauvre du ministère de la santé », se désole Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. « Dans son discours d’ouverture, M. Couillard annonçait vouloir lutter contre l’intimidation : en coupant dans les services sociaux et la prévention, sa lutte ne sera qu’un show de boucane! », ajoute-t-il.
Mais l’annonce qui fait craindre le pire à la Coalition, c’est celle du contrôle global des dépenses à 1,8% cette année et à 0,7% l’an prochain. L’une des mesures préconisées pour y arriver est le gel des effectifs, qui pourrait se traduire par une réduction sensible du nombre d’employé-e-s accomplissant les services. « MM. Coiteux et Leitao parlent de rigueur, mais ce qu’on voit, c’est plutôt l’oeuvre de démolisseurs de nos services publics! », rage Jacques Benoit. Le budget annonce dès cette année des diminutions de crédits au secrétariat aux aînés dans la lutte à la maltraitance et le programme « Vieillir chez soi », dans les mesures d’aide à la famille comme le soutien aux enfants, au ministère de l’Emploi et la solidarité sociale dans les mesures d’aide à l’emploi et dans l’aide financière, dans l’accessibilité à la justice et à la condition féminine. Et le président du conseil du trésor mise sur la future commission permanente de révision des programmes pour sabrer plus encore.
La Coalition constate que le gouvernement est entré depuis déjà plusieurs semaines, avec le rapport Godbout-Montmarquette, dans une campagne pour convaincre l’opinion publique qu’aucun autre choix n’est possible. Et la commission sur la fiscalité de l’automne aura une importance prépondérante dans cette opération de relations publiques.
« Au moment où les banques viennent d’annoncer des profits records de 7.7 G$ pour le 2e trimestre 2014, ce qui laisse présager des profits annuels de plus de 30 G$, c’est carrément indécent que MM. Leitao et Coiteux tentent de nous faire avaler que le gouvernement n’a pas d’autre choix! », ne décolère pas M. Benoit. « C’est clair qu’ils ne touchent pas à la famille des affaires! », lâche-t-il.
La Coalition rappelle que ce sont les baisses cumulatives d’impôt de 5.4 G$ du gouvernement libéral, entre 2003 et 2009, qui ont causé ce déficit structurel auquel ne cessent de référer maintenant les ministres libéraux. « Et pour les mauvaises dépenses, qu’ils regardent donc du côté des PPP hospitaliers qu’ils nous ont aussi imposés et qui vont nous coûter quelques milliards de trop! », conclut Jacques Benoit.
À propos de la Coalition solidarité santé.
La Coalition Solidarité Santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires, féministes et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.