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Communiqué

Le Comité logement Ville-Marie craint que ne se répètent les effets pervers sur les locataires engendrés par la réalisation du Quartier des spectacles

MONTRÉAL, le 2 juin 2011 – Le quartier Ste-Marie, soit la partie Est du quartier Centre-Sud de Montréal, fait actuellement l’objet d’un projet de revitalisation urbaine initié par l’Arrondissement de Ville-Marie, l’arrondissement central de Montréal. Afin de mieux encadrer le redéveloppement du quartier, l’Arrondissement a élaboré un programme particulier d’urbanisme (PPU) qui est actuellement soumis à une consultation devant l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

Il s’agit du second Programme particulier d’urbanisme (PPU) soumis à consultation cette année sur le territoire de l’arrondissement de Ville-Marie, le premier ayant ciblé le secteur ouest du centre-ville, rebaptisé pour l’occasion « le Quartier des grands jardins ». L’Arrondissement avait également élaboré, il y a 3 ou 4 ans, un PPU pour le Quartier des spectacles, qui avait notamment impliqué des investissements importants, de l’ordre de 120 millions $, dans le Faubourg St-Laurent.

Le PPU du Quartier Ste-Marie, à l’instar de celui du Quartier des grands jardins, se veut plus modeste. L’Arrondissement y prévoit des investissements de l’ordre de 11 millions $ visant à améliorer les parcs du quartier et à réaménager la rue Ontario, de même que les abords des stations de métro Papineau et Frontenac. Le PPU prévoit également augmenter les hauteurs et les densités permises aux abords des stations de métro, respectant ainsi les principes du « Transit orientated development » (TOD), de même qu’aux abords de la rue Notre-Dame, ainsi que sur certains grands sites vacants ou sous-utilisés du quartier.

Or, il est important de rappeler que le quartier Ste-Marie est un des quartiers les plus défavorisés de Montréal. On y retrouve 84% de locataires, dont 40% consacrent plus de 30% de leur revenu à se loger. Le revenu annuel moyen des ménages se situe à 35 711 $, comparativement 51 811 $ pour la ville de Montréal.

À cet égard, Éric Michaud, du Comité logement Ville-Marie, précise : « Quoique nous accueillions favorablement l’initiative de l’Arrondissement visant à densifier le quartier et à y améliorer les espaces publics, il est important que l’Arrondissement et la Ville prennent tous les moyens à leur disposition afin de s’assurer que les améliorations dans le quartier contribueront à améliorer la qualité de vie des résidants actuels, et notamment des résidants les plus défavorisés du quartier, plutôt qu’ à les en expulser. »

« L’opération urbanistique proposée dans le cadre du PPU engendrera une création de valeur significative au bénéfice des propriétaires de terrains ainsi que des promoteurs immobiliers. La Ville de Montréal en tirera également des bénéfices en termes de taxes supplémentaires. En contrepartie, la mise en oeuvre du PPU exercera une pression importante sur les valeurs foncières, de même que sur celles des loyers, et donc sur la population locataire à plus faible revenu. C’est pourquoi nous estimons qu’une part importante de la création de valeur générée par le PPU devrait être canalisée vers la production de logements sociaux et communautaires pour la population locataire du quartier. »

En effet, comme le soulignait récemment le projet de Plan métropolitain d’aménagement et développement (PMAD), déposé en avril dernier par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM):

« Une étude du Dukakis center for Urban and Regional Policy montre que les investissements en transport afin de développer des quartiers de type Transit Orientated Development (TOD) engendrent fréquemment une gentrification du quartier et, paradoxalement, le remplacement de la population résidente par des ménages mieux nantis et moins grands utilisateurs du transport en commun.

L’émergence et la consolidation de nouveaux milieux de vie denses et de qualité aux abords d’un réseau de transport collectif structurant, composé principalement du réseau de métro et de trains de banlieue, doit donc en même temps miser sur la mixité sociale de la population pour garantir le succès de ces projets au regard des principes d’un développement durable. »

« Il est donc fondamental que l’Arrondissement se dote d’objectifs clairs, à l’intérieur de son PPU, en matière de développement de logements sociaux et communautaires, notamment pour les familles, et que des mesures soient également prises afin de mieux protéger le parc locatif du quartier. Les services communautaires de soutien aux ménages locataires du quartier Ste-Marie devraient aussi être améliorés.» ajoute M. Michaud.

Montréal est en effet la ville du Québec où l’on retrouve la plus forte proportion de locataires. Néanmoins, le coût de la vie, et notamment le coût des logements, y a explosé au cours des dernières années. La Banque Royale vient d’ailleurs tout récemment de lui retirer son titre de « ville abordable».

Renseignements:

Éric Michaud ou Gaétan Roberge
(514) 521-9780
(514) 710-5992 (cell.)

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