Pour décrire la manière la plus fréquente d’utiliser l’Internet, on devrait plutôt dire qu’on y « vogue ». C’est du moins ce que donne à penser une étude britannique qui conclue que les deux tiers des internautes oublient rapidement ce pourquoi ils avaient décidé de consulter l’Internet et perdent alors leur temps à sauter d’un hyperlien à l’autre sans but précis, au gré du hasard. Ainsi voguer, c’est n’avoir aucun but, c’est une errance. Voguer, c’est suivre en esclave le vent des modes et le courant des opinions.
Par contre, on peut parler de navigation lorsque il y a une orientation, lorsqu’on sait faire le point, lorsqu’on ne se laisse pas distraire par toute une série d’appels qui nous feraient dévier de notre route – comme l’appel du mythique chant des sirènes qui attirent les voyageurs pour ensuite couler leur navire!
Pour naviguer, il faut savoir ou l’on va, il faut avoir un but à atteindre et s’y consacrer contre vents et marées.
Il est étrange qu’à une époque ou tant de gens se disent débordés, on ne soit pas plus rigoureux quant au temps que l’on gaspille à « voguer sur l’Internet ». Il est bon en ce début d’année de se demander en quoi l’on peut gagner du contrôle sur son propre temps, ce temps qui constitue dans une large mesure la trame même de notre existence.
– Écrit par Denis Bricnet volontaire à Nouvelle Acropole