N’oublions pas les hommes !
Les 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes sont une campagne internationale annuelle qui se déroule du 25 novembre (Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) au 10 décembre (Journée internationale des droits de la personne). Chaque année, de nouvelles voix ajoutent leur soutien pour « oranger le monde. » La couleur orange est symbole d’un avenir meilleur, exempt de violence contre les femmes et les filles (UNESCO).
Le thème de cette année est « La Génération Égalité s’oppose au viol ». Cette nouvelle génération égalité prône un monde plus juste qui incorpore l’égalité en matière de rémunération, de tâches ménagères, de prise de décision et de vie politique ; un avenir sans violence ni harcèlement à caractère sexuel, où l’égalité des sexes et le respect des droits de la personne sont solidement ancrés dans les lois et les normes.Nous, mission inclusion (le nouveau nom de L’ŒUVRE LÉGER ), croyons que dans la quête de l’égalité des sexes, et l’élimination de la violence à l’égard des femmes, il est important de ne pas oublier les hommes, ils font partie de la solution !
Le viol est dévastateur. Or, s’il est punissable par la loi dans la plupart des pays et jugé socialement inacceptable et moralement condamnable, ce n’est toujours pas le cas des normes et des pratiques culturelles apparemment « inoffensives » et souvent banalisées qui alimentent la violence sexuelle. Le langage et l’humour misogynes, l’objectivation du corps des femmes, la glorification de la violence et de la violence sexuelle dans la culture populaire, les pressions sociales autour des notions de masculinité et de féminité ainsi que le refus de prendre le harcèlement sexuel au sérieux sont tous des éléments qui contribuent à la dévalorisation des filles et des femmes. Ils font du sexe une arme, le viol, et permettent à ce dernier de persister.
Non seulement le viol peut détruire des corps et des familles, mais il peut aussi diviser les communautés, voire les nations. De plus, les attitudes sociales dominantes banalisent encore les abus sexuels par le déni, le dénigrement et la condamnation des victimes. La sensibilisation à propos des violences sexuelles se concentre sur l’enseignement aux femmes d’éviter de se faire violer plutôt que d’enseigner la non-tolérance des agressions sexuelles et des viols aux hommes, plaçant ainsi le fardeau du viol carrément sur les épaules des victimes.
mission inclusion croit qu’en matière d’égalité il est important, voire essentiel de ne pas négliger les hommes afin d’atteindre des objectifs d’égalité. Par exemple, aux Philippines et en Inde, les partenaires de mission inclusion continuent de soutenir les services de prévention et de réhabilitation destinés aux survivantes d’abus sexuels, de viol et de traite à des fins sexuelles. L’aide qu’apporte mission inclusion dans ces pays autonomise les femmes, mais elle met de plus en plus l’accent sur les hommes, sur leur modèle de la masculinité et sur leurs propres traumatismes, étant donné qu’un grand nombre d’agresseurs ont eux-mêmes été victimes d’abus. Au Québec, nous appuyons des organismes œuvrant auprès des femmes violentées qui font de la sensibilisation à propos des violences conjugales destinées à divers groupes d’hommes.
En œuvrant avec les hommes et les garçons ainsi qu’avec les femmes et les filles, nous pouvons changer les normes culturelles et encourager tous et toutes à remettre en question les constructions sociales de la masculinité, qui réduisent l’identité masculine à quelque chose de toxique et de restrictif autant pour les hommes et les femmes que pour la cohésion sociale. mission inclusion a la forte conviction que les hommes et les garçons doivent faire partie de la solution pour mettre fin à la violence faite aux femmes, tant au Québec que dans le reste du monde.
Pour mission inclusion (le nouveau nom de L’ŒUVRE LÉGER ):
Anna Tyszkiewicz
Gestionnaire de programmes– Asie
Richard Veenstra
Directeur général