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Chronique

Quand toute la collectivité contribue au mieux-être de la personne.

Depuis plus de 18 mois, j’ai été témoin de toutes sortes de douceurs et d’attention particulières pour le bien-être et le maintien d’une bonne qualité de vie des personnes que les aidants accompagnent et soutiennent à domicile.

Oui c’est possible et c’est souhaitable d’espérer une meilleure qualité de vie quand la communication est transparente et que la confiance règne. Les aidants que j’ai rencontrés se sont engagés à prendre part aux soins et offrir ces petites attentions que leurs proches tant aimés méritent, au moment où ils en ont le plus besoin souvent quand ils sont en perte d’autonomie. Les besoins sont autant d’ordre humain que médical.

S’entraider, être reconnu, se sentir aimés, créer des liens et éprouver des attachements, se faire confiance. Voilà les bases de notre appartenance et de ces liens qui nous unissent. Ces bases, c’est d’abord la famille qui les porte, mais la collectivité en assume aussi une part.

On a tous un rôle à jouer pour humaniser les soins au Québec. Il nous faut un système qui valorise les personnes, sans égard à leur perte d’autonomie. Les personnes les plus fragiles ont besoin de nous. Elles sont souvent les “incomprises” des sociétés performantes et elles risquent de devenir les victimes d’un système préoccupé par l’économie.

Pour une société inclusive où nous célébrons notre humanité

Rentrer en relation avec les proches aidants que j’ai rencontrés m’a permis de réfléchir à l’accompagnement de ma propre mère qui a vécu dans le monde de l’Alzheimer. C’est là que j’ai appris la plus grande leçon d’humilité et d’humanité. Pendant que notre société est préoccupée de façon obsessive par la perfection, la performance, le succès et le pouvoir, j’ai déjà été, moi aussi, confrontée aux limitations, aux “pertes” d’autonomie, aux pertes d’habiletés cognitives et physiques de ma mère. J’étais en perpétuel processus de deuil, recherchant ce lien, cette touche humaine à sa plus simple expression, sans masque. C’est à travers cet accompagnement que j’ai appris à vivre le moment présent et à comprendre les réalités d’un proche aidant.

J’ai passé de précieux moments auprès de ma mère. Je me souviens des défis que j’ai relevés, des moments remplis de belles surprises, d’émotions, de rencontres où se disent les vraies affaires, où se vivent de moments intenses, VRAIS et ancrés dans la réalité. Prendre le temps, se donner le temps d’apprécier ces sourires, ces petits gestes qui soulagent, les encouragements qui nous font du bien à tous.

En somme, redécouvrir notre humanité dans sa plus simple expression au moment où l’être humain est le plus vulnérable.

Linda Couture, ex-proche aidante et chargée de projet pour les proches aidants au Centre de bénévolat SARPAD.

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