J’ai décidé de faire la guerre aux fibromes

Je ne sais pas si ma mère a des fibromes, en tout cas on ne lui a jamais fait le diagnostique et mes deux sœurs aînées non plus. Je m’appelle S, je suis une femme sénégalaise de 33 ans qui vit à Montréal et on a découvert mes fibromes en 2010, lors d’une échographie que mon médecin m’avait demandé de faire. Je l’avais consulté parce que j’avais remarqué que je sentais une masse au niveau de mon bas-ventre. Après l’examen, il m’a toute de suite référé à un radiologiste et bam: 2 fibromes, sous-séreux et intra-mural. Je pense tout de suite à une grossesse future, quelles seraient les conséquences des fibromes sur une grossesse, est-ce que je pourrait tomber enceinte … Mon médecin me dit que les fibromes peuvent être un problème ou pas et que c’est à voir avec un gynécologue. Négligente, j’essaye d’oublier les fibromes malgré une hémoglobine ne dépassant pas 82. Je prend du fer anarchiquement, quand je sens que je suis trop fatiguée et trop essoufflée, j’avais fini par m’habituer aux symptômes de l’anémie. Mariage en janvier 2011 et en décembre 2013 nous décidons mon mari et moi d’avoir un bébé, test positif en mi juillet 2013 et la fabuleuse expérience commence. Peur et bonheur se mêlent, mais ma grossesse évolue bien. Cependant la gynécologue qui me reçoit lors de ma première consultation me demande pourquoi je ne me suis jamais fait enlever mes fibromes. Ma peur refait tout de suite surface, mais elle cherche à me rassurer en me disant que des femmes ont des bébés tout en ayant des fibromes, c’est juste qu’une grossesse avec un fibrome est plus stressante et demande plus de surveillance. Elle me fait remarquer que je n’ai plus 2 fibromes mais 3. Elle me met au repos total et tout se passe bien jusqu’à mes 3 mois de grossesse. À 12 semaines, petit décollement du placenta, le placenta était positionné sur un fibrome et ce fibrome a saigné. L’utérus s’est donc mis à se contracter pour expulser le sang et ça a provoqué douleur et décollement du placenta. Encore repos total, à 15 semaines décollement sur 50% de mon placenta, alitement total et à 20 semaines contactions douleurs et accouchements de mon ange. Les fibromes avaient eu raison de ma grossesse, le fibrome intra-mural déformait ma cavité utérine et était passée de 4 cm à 8 cm et plus. Pendant les échographies lors de ma grossesse, le fibrome était plus gros que la tête de mon bébé et cette image est gravée dans ma mémoire. Je n’ai pas besoin d’expliquer ce que j’ai ressenti à la perte de mon bébé… Je culpabilise énormément, pourquoi ne pas m’être opérée avant d’envisager une grossesse? Je suis suivi à l’hôpital Rosemont et hier lors d’une hystérosalpingosonographie (terrible le nom), ma gynécologue m’en a découvert 5 dont 2 qui déformait ma cavité utérine. Je suis désespérée et mon désir d’enfant est obsédante. Une myomectomie est en train de se préparer, j’attend l’appel de l’hôpital et je fonce sur la table d’opération. J’ai peur c’est certain, mais je sais que porter son enfant l’aimer et le perdre à cause d’une faiblesse de son corps est bien plus effrayant. Je ne veux plus jamais avoir à revivre ça. je fait confiance à la vie, nous aurons un jour notre enfant tant désiré, mais pour le moment, je dois régler ce problème des fibromes. Mon commentaire est long, mais j’ai tellement de choses à dire sur les fibromes et si peu de personnes avec qui les partager. Contactes moi s’il te plait pour échanger, se tenir au courant, se soutenir S, jeune femme qui a décidé de déclarer la guerre aux fibromes.