Position de la Ligue des Noirs du Québec et du Centre de Recherche et de Culture de la Communauté noire sur les problèmes de la société

1. L’exclusion sociale

La mort de Freddy Villanueva aux mains des policiers, le 9 août 2008 à Montréal-Nord et les émeutes qui ont suivi, des conflits entre les citoyens et la police préoccupent la Ligue des Noirs du Québec. C’est pour cette raison que la Ligue établit une annexe à Montréal-Nord pour essayer à trouver une solution aux problèmes socio-économiques affectant ce quartier et cela en collaboration avec d’autres organismes et institutions du milieu.

La situation de Montréal-Nord est semblable à celle de plusieurs quartiers de Montréal tels que Côte-des-Neiges, Petite Bourgogne, Hochelaga-Maisonneuve etc. et d’autres endroits du Québec. Ces difficultés d’exclusion sociale dont souffrent les citoyens résultent de la négligence d’agir pour corriger les erreurs depuis plusieurs années. Nous constatons que ce manque de rigueur politique est responsable du profilage racial et des conflits entre les citoyens et les policiers.

Le cas de Fredy Villanueva est dû au manque d’une entité indépendante pour faire des enquêtes afin de donner confiance au public. Une fois de plus, nous demandons au Ministre de la Sécurité publique de mettre en place une enquête indépendante à chaque fois qu’il y a mort d’hommes ou des abus policiers. Nous ne pouvons pas parler de paix sociale sans la justice sociale.

2. Le pistolet à impulsions électriques-«Taser gun»

Dans le cas de Quilem Registre, les «Taser gun» ont été utilisés à au moins six reprises et ont causé sa mort. Nous demandons au Ministre de la Sécurité publique d’ordonner une commission d’enquête pour examiner l’utilisation du «Taser gun» sur un corps humain. La compagnie Taser a déclaré que les décharges électriques ne doivent pas être appliquées plus d’une fois. C’est pour cette raison que nous demandons au Ministre de la Sécurité publique et au gouvernement du Québec d’examiner l’utilisation du «Taser gun» et de la considérer comme une négligence criminelle.

3. Cas de Mohammed Bennis

Dans le dossier de Muhammed Bennis qui a été tué par la police à Côte-des-Neiges, le 1er décembre 2005, la Fraternité des policiers n’a pas hésité à aller en cour pour bloquer une enquête du coroner. Les actions de la police résultent du fait que le Ministre de la Sécurité publique n’a pas mis en place une politique claire et rigoureuse à suivre en cas de blessures graves ou mort d’hommes aux mains des policiers. Nous répétons encore une fois que la Commission de la déontologie policière ne répond pas au besoin des victimes de la police. Nous ne devons pas nous soumettre à la justice policière.

4. La drogue

La drogue dans les quartiers défavorisés est une des raisons de la criminalité élevée dans ces quartiers. Notre engagement est de réduire la présence de la drogue dans la communauté. Mais nous déplorons le manque de politique globale par les autorités pour diminuer ce fléau dans la société.

5. Les gangs de rue

Avec les gangs de rue, nous faisons face à des situations très pénibles et inacceptables. En effet certains groupes de gangs sont divisés entre Bleus et Rouges et se battent pour occuper des terrains et poursuivre leurs activités criminelles. Nous condamnons tous les actes criminels et nous demandons aux parents, aux proches et à l’ensemble de la communauté d’en faire autant.

Nous demandons au gouvernement fédéral d’investir davantage dans des programmes d’aide aux citoyens défavorisés particulièrement auprès des jeunes à risque qui vivent des situations d’exclusion sociale afin de leur donner plus d’opportunités d’insertion sociale et économique et pour qu’ils puissent pleinement assumer leur responsabilité de citoyens.

Dans cette optique, nous invitons le gouvernement fédéral à se joindre au gouvernement provincial, aux municipalités, aux gens d’affaires ainsi qu’aux organismes communautaires et publics dans les états généraux pour trouver une solution durable pour ceux et celles qui sont victimes d’exclusion sociale.

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