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Communiqué

29 juin 2009- Alors que la crise du logement perdure depuis dix ans au Québec, les loyers connaissent une hausse effrénée qui surpasse à la fois l’inflation et les recommandations de la Régie du logement. C’est ce que révèle la note socio-économique publiée aujourd’hui par l’Institut de Recherche et d’Informations Socio-économiques (IRIS), qui dresse également un bilan négatif des actions des différents paliers de gouvernement en matière de logement.

« Les loyers ont augmenté cette année de près de 3,4% au Québec alors que l’inflation n’était que de 0,4% et que la Régie suggérait des hausses de 0,6% à 0,8% », précise Guillaume Hébert, l’un de deux chercheurs auteurs de la note. « Depuis le début de la pénurie en 1999, le prix des loyers a connu une hausse 30% plus rapide que l’inflation. À Montréal, ce chiffre atteint 40%. » De plus, pour une dixième année de suite, tous les centres urbains québécois connaissent des pénuries de logements locatifs, c’est-à-dire que le taux d’inoccupation des logements se trouve sous le seuil d’équilibre de 3%. C’est le cas de notamment de Québec (0,6%), Trois-Rivières (1,1%) ou Saguenay (1,1%). Alors que 35,6% des locataires n’ont actuellement pas accès à un logement abordable, la crise économique risque désormais d’exacerber ces difficultés.

La note de l’IRIS évoque les décisions gouvernementales comme l’un des facteurs ayant permis l’apparition, puis la perpétuation de cette crise.« Non seulement la décision du gouvernement fédéral de ne plus subventionner la construction de HLM est une cause directe de la crise, mais depuis, l’action des différents paliers de gouvernements n’a pas permis de sortir de cette crise du logement », explique Marc Daoud, chercheur à l’IRIS. « La subvention aux loyers mise en place par Québec est une aide précieuse pour plusieurs familles. Cependant, il s’agit d’une mesure provisoire et non une solution à la pénurie comme elle n’augmente pas le parc locatif. De plus, dans sa forme actuelle et avec la hausse fulgurantes des loyers, il s’agit en fait d’une subvention aux propriétaires. »

Marc Daoud formule un constat similaire au regard des programmes d’accession à la propriété mis en place par certaines villes dont Montréal. « Alors que la crise a lieu du côté du logement locatif, on favorise des programmes d’accès à la propriété. L’effet pervers de ces programmes couplés avec la hausse des loyers, c’est qu’ils incitent des gens qui n’en ont pas les moyens à devenir propriétaires pour éviter de payer des loyers très élevés. À court terme, c’est une mesure qui encourage la construction des condos en ville. À long terme, dans un contexte instable comme le nôtre, il se pourrait bien que ceux qui avaient tout juste les moyens d’accéder à la propriété grâce à ces programmes se trouvent devant d’importantes difficultés financières.»

Renseignement s: Bertrand Schepper, 514-789-2409, 514-206-6733

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