Le Vendredi 12 juin 2009
Le FRAPRU en congrès : logement et pauvreté en temps de crises
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)Québec, le 5 juin 2009 – C’est sur fond de crise économique, mais aussi de pénurie persistante de logements locatifs, que le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) tient à partir d’aujourd’hui son 29ième congrès annuel à Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec. Pendant trois jours, quelque 120 congressistes venus de plusieurs régions débattront des stratégies pour faire face à ces deux crises et éviter que les locataires à faible et modeste revenus voient leur situation se dégrader encore davantage.
Assurer l’avenir
Les membres du FRAPRU discuteront notamment des pressions à exercer sur les gouvernements pour qu’ils annoncent des investissements plus consistants et à plus long terme en matière de logement social. Même si la réalisation de 3000 logements sociaux est assurée au Québec pour 2009-2010 suite aux derniers budgets fédéral et québécois, l’avenir demeure incertain sur une plus longue période, surtout dans un contexte de déficit budgétaire à Ottawa comme à Québec.
L’organisme rappelle que la rareté de logements locatifs demeure très grande à l’échelle du Québec. À l’automne 2008, le taux de logements inoccupés avait chuté à 1,4 % dans les logements de trois chambres à coucher et plus, alors qu’il était de 1,9 % l’année précédente. La situation est pire encore dans la région métropolitaine de Québec où le taux général d’inoccupation est de 0,6 %, soit deux fois moins que le taux de 2007 et cinq fois moins que le taux d’équilibre fixé à 3,0 %.
Le FRAPRU précise que cette rareté n’est pourtant qu’un des aspects du problème du logement. Ainsi, selon le recensement de 2006, près de 449 000 ménages locataires consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu pour se loger au Québec, dont 203 000 plus de 50 % et 87 000 plus de 80 %. Or, l’organisme craint que ces chiffres augmentent avec les pertes d’emplois et la baisse des revenus dus à la crise économique. Il rappelle que c’est ce qui est arrivé suite aux récessions du début des années 1980 et 1990. Dans les deux cas, le nombre de ménages locataires engouffrant plus de la moitié de leur revenu en loyer a augmenté de plus de 40 %.
Deux occasions à ne pas laisser passer
Le FRAPRU débattra plus précisément de la stratégie à adopter pour que les problèmes de logement et d’itinérance soient des enjeux majeurs de la prochaine campagne électorale fédérale et pour que les grands partis en lice prennent les engagements clairs à ces sujets. La position du chef libéral Michael Ignatieff demeure une grande inconnue, alors qu’il est en tête de plusieurs sondages et qu’il pourrait diriger le prochain gouvernement.
Le FRAPRU s’interrogera également sur sa stratégie face aux consultations que le gouvernement québécois mènera prochainement en vue de la mise en place en mars 2010 d’un second plan d’action en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Ces consultations débuteront, le 15 juin prochain à Québec, par un grand forum national où le FRAPRU a été invité comme de nombreux autres organismes communautaires, mais aussi privés et philanthropiques.