Le Vendredi 12 juin 2009
Selon le FRAPRU, la rareté de logements locatifs s’est étendue à tout le Québec
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)Montréal, le 10 juin 2009 — « La pénurie de logements locatifs qui était, au début des années 2000, concentrée dans les grandes régions de Montréal, Québec et Gatineau s’étend de plus en plus à l’échelle du Québec ». C’est ce qu’affirme le coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain, François Saillant, à la lumière du Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour le printemps 2009.
Le FRAPRU constate que, sur trente-sept centres urbains ayant une population se situant entre 10 000 et 100 000 personnes, vingt-deux ont maintenant un taux de logements inoccupés se situant sous la barre des 3 %, dont quatorze où le taux est de 1,5 % ou moins. La situation est particulièrement éprouvante à Val d’Or et Prévost, le taux étant de 0 %. Elle n’est guère meilleure à Gaspé qui a toujours un taux de 0,2 %, à Rimouski où il est redescendu à 0,4 % et à Rouyn-Noranda où il est demeuré à 0,9 %.
Par ailleurs, toutes les régions métropolitaines ont maintenant un taux d’inoccupation inférieur au seuil d’équilibre de 3,0 %, dont trois où le taux est de moins de 1,5 %. Dans la région de Québec, le taux général n’est que de 0,6 % et il descend à 0,4 % dans les logements de deux chambres à coucher et à 0,3 % dans ceux de trois chambres à coucher et plus. Dans des régions de Saguenay et de Trois-Rivières, le taux n’est que de 1,1 % et il est encore bien inférieur à ce pourcentage dans les logements de deux chambres à coucher.
C’est dans la région de Gatineau où la chute du taux de logements inoccupés a été la plus sévère, le taux général passant de 4,1 % à 2,0 %. Le pourcentage de logements de trois chambres à coucher et plus n’y est plus que de 1,3 %, alors qu’il était de 2,7 % au printemps 2008.
Dans la région de Montréal
En ce qui a trait à la grande région métropolitaine de Montréal, les chiffres de la SCHL laissent croire que la situation est stable. Le taux de logements inoccupés est passé de 2,8 % à 2,7 %. C’est dans les logements de deux chambres à coucher que la rareté est maintenant la plus grande, le taux d’inoccupation y étant passé de 2,2 % à 1,8 %.
Le FRAPRU fait toutefois remarquer que les loyers continuent à grimper dans la région. Le loyer moyen d’un logements d’un appartement de trois chambres à coucher atteint 811 $ dans les logements de trois chambres à coucher et plus, alors qu’il était de 767 $, l’an dernier. Le loyer moyen d’un logement de deux chambres à coucher et plus est quant à lui passé de 643 $ à 656 $.
En excluant les logements nouvellement construits, la hausse moyenne de loyers a été de 4,0 % dans la région métropolitaine de Montréal. Dans son communiqué publié ce matin, la SCHL dément à l’avance la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) sur la fiabilité de ce chiffre : « Une comparaison des loyers sur une base annuelle peut être un peu trompeuse, car les logements neufs ont tendance à se louer plus cher que ceux de construction moins récente. Mais en excluant les immeubles neufs, nous pouvons nous faire une meilleure idée de l’augmentation réelle qu’assument les locataires ».
Le FRAPRU estime que c’est l’offre de logements à bas loyer qui représente la principale difficulté des locataires qui sont présentement à la recherche d’un logement dans la région.
François Saillant pense que les données publiées ce matin par la SCHL devraient encourager tous les paliers de gouvernement à investir encore davantage dans la réalisation de nouveaux logements sociaux et ce, partout à travers le Québec: « Imaginons ce que serait la situation du logement locatif à Montréal, si les autorités politiques avaient écouté la CORPIQ et n’avaient complété la construction de près de 10 000 logements sociaux depuis 2002 ».