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Communiqué

MONTREAL, le 20 avr. – Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain, la pénurie de logements locatifs serait carrément catastrophique à Montréal, si le gouvernement québécois et la Ville de Montréal n’avaient pas intensifié leurs investissements dans le domaine du logement social à partir de 2003. Le FRAPRU évalue que, sans la construction d’environ 9000 logements sociaux depuis ce moment, le taux de logementsinoccupés serait de 0,6 % à Montréal, soit cinq fois moins que le taux d’équilibre fixé à 3 % par la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Ce taux est plutôt de 2,5 % à Montréal, selon le Rapport sur le marché locatif publié par la SCHL.

Le FRAPRU a fait part de cette évaluation, à l’occasion de la conférence de presse donnée par la vice-première ministre et ministre des Affaires municipales, Mme Nathalie Normandeau, et le maire de Montréal, M. Gérald Tremblay. Selon l’organisme de défense du droit au logement, cette réussite devrait convaincre les autorités politiques d’intensifier encore plus leurs efforts dans ce domaine et ce, d’autant plus que le problème du logement demeure très vif à Montréal et qu’il pourrait s’aggraver à la faveur de la crise économique.

Tout est loin d’être réglé

Le FRAPRU précise tout d’abord que l’offre de grands logements familiaux demeure très rare à Montréal, le taux de logements inoccupés n’étant que de 1,1 % dans les logements de trois chambres à coucher et plus. Ce taux, qui a chuté brutalement au cours de 2008, est maintenant au niveau où il était en 2002 et 2003, au plus fort de ce que tous les intervenants s’entendaient pour qualifier de crise du logement.

Selon le FRAPRU, la rareté de logements familiaux n’est pourtant qu’un des aspects du problème du logement à Montréal. Il en veut pour preuve les données du recensement canadien de 2006 qui démontrent que 187 460 ménages locataires montréalais consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu en loyer. Ces ménages représentent 38,8 % de l’ensemble. Lors du recensement de 2001, ce pourcentage était de 37,0 %. Parmi ces ménages, 91 265 engouffrent plus de la moitié de leur revenu en loyer dont 42 765 plus de 80 %.

L’organisme tient les hausses de loyer responsables de cette aggravation de la situation, le loyer médian ayant augmenté de 16,5 % entre 2001 et 2006 à Montréal, alors que le revenu médian, lui, n’augmentait que de 11,3 %. Depuis ce temps, le loyer a continué d’augmenter à Montréal, cette augmentation ayant été d’un 7 % additionnel, selon la SCHL.

Le FRAPRU craint que le nombre de ménages locataires en difficulté n’augmentent encore plus à Montréal, cette fois en raison des pertes d’emploi et de la baisse des revenus dues à la crise économique. Il rappelle à ce sujet que le taux d’emploi est passé de 61,5 % à 59,3 % entre mars 2008 et mars 2009 dans la région métropolitaine. Le coordonnateur du FRAPRU s’en inquiète : «Si la tendance actuelle se poursuit, le nombre de ménages locataires consacrant un pourcentage exagéré de leur revenu en loyer risque de monter en flèche, comme c’est survenu avec la récession du début des années 1990 qui avait fait croître de 36 % le nombre de ménages locataires payant plus de la moitié de
leur revenu pour se loger à Montréal».

Le FRAPRU ajoute enfin que 51 490 logements ont besoin de rénovations majeures à Montréal selon le recensement de 2001 contre 42 775 lors du recensement précédent. Ce sont 10,6 % des logements locatifs qui sont maintenant dans cette situation.

Un nouvel objectif à long terme

Pour toutes ces raisons, le FRAPRU espère que la Ville de Montréal se donne un nouvel objectif à long terme en matière de logement social, comme elle l’a fait à deux reprises depuis 2003, avec ses opérations 5000 logements sociaux. Il évalue que la gravité des problèmes prêche pour un objectif encore plus ambitieux. Pour y arriver, le FRAPRU réclame que les gouvernements supérieurs assurent un financement accru et à plus long terme du logement social. Il rappelle, à ce sujet, que le premier ministre du Québec, M. Jean Charest, s’est lui-même compromis à ce sujet durant la campagne électorale, en s’engageant par écrit à permettre «la prolongation du programme AccèsLogis Québec pour 5 ans à raison d’un minimum de 3000 nouvelles unités par année, pour un total de 15 000 nouveaux logements sociaux et communautaires».

Renseignements: François Saillant, (514) 522-1010, (514) 919-2843 (cellulaire)

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