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Communiqué

Depuis la rentrée de septembre, la question du décrochage scolaire occupe un espace médiatique pour le moins remarquable. Loin de se limiter aux médias, les événements se sont multipliés pour stimuler les actions concertées afin de freiner ce qu’on présente désormais comme un véritable fléau. On ne peut évidemment que se réjouir de cette salutaire prise de conscience collective. La problématique du décrochage scolaire ne date pas d’hier. Depuis longtemps, ceux qui travaillent dans les quartiers avec les jeunes et leurs familles perçoivent très concrètement les conséquences désastreuses d’un horizon professionnel et social bouché par la sous-scolarisation. Alors, pourquoi cette question est-elle brusquement devenue une priorité nationale? On peut penser que la pluie de chiffres alarmants qui s’abat sur nous depuis peu n’est pas étrangère à cette ferveur soudaine. En particulier le fameux « coût annuel » du décrochage, en chiffres bien ronds, bien précis : 37 milliards de dollars selon le Conseil canadien sur l’apprentissage; 500 000 $ par décrocheur selon l’économiste Pierre Fortin. Réjouissons-nous tout de même que ces diverses analyses, en faisant clairement ressortir des enjeux économiques majeurs, aient conduit à reconnaître la nécessité de poser dans les plus brefs délais des gestes concrets pour « endiguer la crise ». Cependant, les chiffres disent-ils bien tout? Le portrait est-il vraiment si sombre?

Le sentiment d’urgence a sans doute le mérite de faire bouger. Et il serait absurde de nier la nécessité de faire valoir et de développer les démarches de concertation et de mobilisation, tout comme celle de rechercher de nouvelles avenues. Mais il arrive aussi que, pris de panique, on se démène à chercher une nouvelle issue sans voir que, tout près, un passage a déjà été forcé, encore un peu étroit sans doute, mais que des efforts mieux circonscrits permettraient d’élargir. Dans ce vaste débat public, on semble perdre de vue que chaque jour, partout au Québec, une étincelle renaît dans les yeux de jeunes qui réalisent qu’ils ont le pouvoir d’agir sur leur vie, qu’ils peuvent vivre des réussites, qu’il y a une place pour eux. Le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCQLD) tient à rappeler l’importance du travail accompli au quotidien, et ce depuis des décennies, par les intervenants du milieu communautaire qui se sont donné un mandat de prévention du décrochage et de soutien au raccrochage.

Tous les acteurs et intervenants du secteur reconnaissent que les causes du décrochage scolaire sont nombreuses et variées. C’est justement pourquoi la concertation des diverses ressources apparaît si primordiale. Or, la grande particularité des approches de lutte au décrochage développées par le milieu communautaire réside dans ce souci constant d’offrir un soutien personnalisé qui prend en compte la globalité des personnes. Les organismes communautaires de lutte au décrochage supportent dans leurs efforts des jeunes de milieux diversifiés. Ils apportent également aide et soutien aux parents. Solidement implantés dans leurs communautés, ils agissent à travers une grande diversité d’activités qui prennent en compte aussi bien les caractéristiques individuelles que les conditions du milieu dont les personnes sont issues. D’une souplesse impraticable dans le cadre de l’enseignement régulier, ces organismes proposent des approches adaptées aux besoins spécifiques des élèves aux parcours atypiques. Ils interviennent également en amont par le biais d’activités de prévention.

Les intervenants du milieu communautaire sont donc porteurs d’un savoir qui a ceci de particulier qu’il englobe un ensemble de données sur de nombreux facteurs déterminants pour la réussite éducative : milieu et culture d’origine, niveau socio-économique, développement psychosocial, relations parents-enfants, etc. De belles réalisations ont montré à quel point ces connaissances pouvaient être déterminantes pour le succès de collaborations fructueuses entre l’école, la famille et la communauté afin d’intégrer tous ces paramètres à des démarches de soutien vraiment adaptées. Mais de telles collaborations sont malheureusement encore trop rares et nous sommes convaincus qu’il y aurait des gains énormes à réaliser en exploitant davantage cette précieuse ressource que constituent les initiatives du milieu. Il y a une réelle synergie à développer entre l’école et les ressources alternatives afin que l’apprentissage scolaire puisse intégrer les facteurs personnels et environnementaux qui, souvent, deviennent des entraves à la réussite simplement parce qu’ils ne sont pas pris en compte.

Bien loin de nous l’idée que le milieu communautaire détiendrait LA solution au décrochage scolaire. Au contraire, c’est précisément parce que nous sommes conscients de la complexité de cette problématique et de la nécessité d’unir les forces de tous les acteurs que nous désirons attirer l’attention sur des démarches positives qui pourraient porter davantage de fruits si on en exploitait le plein potentiel.

Le ROCQLD a pour mission de favoriser la concertation et les échanges entre les organismes qui travaillent à la problématique du décrochage scolaire, d’assurer leur représentation en tant qu’interlocuteur privilégié auprès des diverses instances publiques et communautaires, et de les soutenir dans la consolidation et le développement de leurs activités. Il représente une quarantaine d’organismes communautaires de lutte au décrochage. Répartis dans onze régions du Québec, ces organismes rejoignent des milliers de jeunes par le biais d’activités de soutien à la réussite et de prévention du décrochage.

Les 2 et 3 avril prochains, se tiendra la 2e Rencontre nationale des organismes communautaires de lutte au décrochage, sous le thème « Partager nos réussites; enrichir nos pratiques ». L’objectif de cet événement organisé par le ROCQLD est justement de mieux faire connaître et reconnaître la richesse des initiatives du milieu communautaire en matière de lutte au décrochage.

Bineta Ba, directrice générale du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage.

Jean-François Lapointe, président du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage.


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