Le Jeudi 29 mai 2008
Milieux humides sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal
publié par Conseil régional de l’environnement de MontréalAfin d’enrayer la disparition progressive des milieux humides dans la grande région montréalaise, le Conseil régional de l’environnement de Montréal, le Conseil régional de l’environnement de Laval et l’organisme Sauvons nos boisés et milieux humides demandent au Gouvernement du Québec dans un premier temps de mettre en place un moratoire sur tous les projets de construction dans les milieux humides du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal afin d’en assurer à court terme la protection, et dans un deuxième temps l’adoption d’une réglementation provinciale édictant clairement les mesures de protection des milieux humides.
«Il y a urgence en la demeure car si rien n’est fait tout aura bientôt disparu ! On ne peut plus laisser les municipalités, les propriétaires et les développeurs poursuivre la destruction des milieux humides au nom du développement» déclare André Porlier, directeur général du CRE-Montréal.
Actuellement, plusieurs projets de développements immobiliers menacent certains milieux humides de la région de Montréal. Parmi la liste des prochaines victimes du développement urbain figurent les milieux humides du secteur de l’Anse-à-l’Orme (environ 2,5 hectares) et du parc René-Masson (4 hectares) à Montréal, des secteurs du Bois La Source (9 hectares), de l’Ecole d’éducation internationale de Laval (1,7 hectares) et du Domaine Islemere (4,7 hectares) à Laval et, sur la Rive-Sud, les milieux humides de Saint-Hubert (4 hectares), de La Prairie (plusieurs dizaines d’hectares), l’île-Perrôt (plusieurs hectares) et le boisé du Tremblay où la menace de disparition de 126 hectares plane toujours. Tous ces milieux humides ont déjà fait l’objet d’une demande de certificat d’autorisation auprès du Ministère du
Développement durable, de l’environnement et des parcs (MDDEP) pour y construire des projets immobiliers.
Jusqu’à maintenant, les municipalités et le ministère du Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs se sont montrés très complaisants à l’endroit des demandes des promoteurs pour construire dans des milieux humides. Pour Guy Garant, directeur du CRE-Laval «Ce laisser-faire a entraîné la disparition d’un nombre très important de milieux humides sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, comme par exemple les milieux humides à Terrebonne, à Mirabel, le boisé du Tremblay à Longueuil, pour ne nommer que ceux-là». Pourtant, le Gouvernement du Québec(1) estimait déjà en 2001 que les milieux humides ne représentaient plus que 0,6% du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal.
«Le Gouvernement du Québec doit prendre ses responsabilités pour protéger les milieux humides au Québec et dans la région métropolitaine de Montréal en imposant rapidement un moratoire sur tous les projets de construction dans les milieux humides et en procédant à la mise en place d’un règlement pour assurer leur protection» de dire Tommy Montpetit.
La valeur associée aux milieux humides est aujourd’hui universellement reconnue. Ils constituent des habitats essentiels à quelques 600 espèces fauniques, dont la sauvagine, les oiseaux aquatiques, les oiseaux de rivage et de nombreuses autres espèces. Les milieux humides agissent également comme des bassins de rétention permettant de réduire les répercussions des inondations et contribuant à alimenter les nappes d’eau souterraines.
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(1) Ministère des Affaires Municipales et de la Métropole du Québec, Cadre d’aménagement et orientations gouvernementales pour la région métropolitaine de Montréal, Montréal, juin 2001, p.37.
Renseignements:
Matthieu Leclerc,
Conseiller politique et en communication,
Conseil régional de l’environnement de Montréal,
(514) 842-2890 poste 226, Cell: (514) 717-5699