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Communiqué



Montréal, le 8 juin 2006 – Lundi le 5 juin, le conseil de l’arrondissement Plateau Mont-Royal a rejeté la résolution présentée par le conseiller Richard Bergeron demandant à ce que, pour la dernière section de 200 mètres correspondant au projet résidentiel Jardin d’Héracles, le mur prévu le long de la voie ferrée du Canadien Pacifique (CP) séparant les arrondissements Rosemont – La-Petite-Patrie et Plateau Mont-Royal soit remplacé par un écran végétal. Le lendemain, les maires de ces deux arrondissements rendaient publique leur décision finale : sur plus d’un kilomètre de longueur, les deux arrondissements seront bel et bien séparés par un mur de béton haut de 4,5 mètres. Mince consolation, on prévoit maintenant faire pousser de la vigne sur ce mur.

Il est bon de rappeler que la polémique entourant le « mur du Plateau » a résulté de trois erreurs commises au fil du temps.

La première erreur a consisté à changer d’industriel à résidentiel la vocation des espaces situés au nord de la rue Saint-Grégoire. Cette erreur fut commise par Pierre Bourque, sans doute suite à des pressions exercées par certains promoteurs immobiliers.

La seconde erreur fut de reconnaître la clause « mur » contenue à l’acte de vente du terrain entre le CP (le vendeur) et Habitat Chambord inc. (l’acheteur), promoteur du projet Cours du Parc Laurier. Le CP avait prévu cette clause dans le but de se protéger de toute plainte ou poursuite ultérieure. Cette clause entre deux contractants privés n’engageait toutefois la Ville en aucune manière. Si celle-ci ne souhaitait pas de mur, elle n’avait qu’à interdire au promoteur d’en construire un… ce qui l’aurait sans doute conduit à renoncer à son projet. La Ville, toujours du temps de Pierre Bourque, a préféré autoriser le projet en reconnaissant au promoteur le droit de construire un mur.

La troisième erreur, enfin, a consisté à imposer la construction d’un mur similaire au promoteur du projet Jardin d’Héracles. Dans ce cas, le vendeur du terrain n’étant pas le CP, aucune obligation n’était spécifiée à l’acte de vente. C’est plutôt l’arrondissement, par une résolution adoptée le premier décembre 2003, au milieu donc du premier mandat de Gérald Tremblay, qui a fait obligation au promoteur de construire un mur.

Voilà donc comment trois erreurs successives, deux imputables à l’administration de Pierre Bourque, la dernière à celle de Gérald Tremblay, ont conduit à cette ignominie d’ériger un mur de séparation entre deux arrondissements de Montréal.

Ceci étant, doit-on vraiment parler d’erreurs ? Ne s’agirait-il pas plutôt du produit d’une relation par trop étroite entre les promoteurs immobiliers et les administrations de Pierre Bourque autant que de Gérald Tremblay ? Cette histoire du mur montre que de laisser les promoteurs faire la ville à leur guise peut indéniablement conduire à certaines dérives socialement détestables.

Écoutons Gérald Tremblay : « La première fois que j’ai vu cette construction, j’ai trouvé inconcevable qu’un mur de ce type sépare notre ville en deux »[1]. Lors de la dernière campagne électorale, autant Gérald Tremblay qu’André Lavallée, à ce moment candidat à la mairie de l’arrondissement Rosemont – La Petite-Patrie, s’étaient engagés à ce que le mur ne soit pas complété (section Jardin d’Héracles). Politicienne plus rusée, Helen Fotopoulos, mairesse du Plateau Mont-Royal, s’était limitée à reporter la faute sur Pierre Bourque et sur le CP, tout en insistant sur la nécessité de trouver une solution capable de réconcilier toutes les parties.

Les dés semblent avoir été définitivement jetés. Au bilan, il faudra désormais apprendre à vivre dans une ville physiquement coupée en deux.

Pour la coalition des opposants au mur dirigée par l’infatigable Normand Lalonde, la défaite est sans doute amère. Elle n’est toutefois que partie remise. Car à l’élection municipale de 2009, on se rappellera ce que valent les belles paroles et ce que cachent les ruses d’un certain type de politiciens et de politiciennes.

[1] Cité par Alain Perron, Journal de Rosemont Petite-Patrie, édition du 26 octobre 2005 et Journal du Plateau, édition du 4 juin 2006.

Projet Montréal est un parti municipal populaire, financé, contrôlé et orienté par sa base, dans une démarche de démocratie participative. Ses membres proposent à la population montréalaise de se réunir autour d’un projet de développement urbain équitable, durable et enthousiasmant visant à construire l’avenir de Montréal.

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