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Communiqué

En réponse à l’article de La Presse paru le 23 août 2023 : Écoles publiques | Drainville veut interdire les cellulaires en classe.

Hier matin, Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville, a annoncé son intention d’interdire les téléphones cellulaires dans les salles de classe des établissements publics du Québec. Cette initiative fait suite à une interdiction similaire adoptée par le gouvernement Ontarien en 2019 et au sentiment généralisé que les téléphones occupent une trop grande place dans la vie des jeunes. Le soutien du corps enseignant en lien avec cette directive est écrasant. Selon un sondage de la Fédération des syndicats de l’enseignement, 92% des enseignants se montrent favorable à la proposition du Ministre. Il est tout à fait compréhensible de vouloir universaliser cette mesure pour qu’elle soit efficace. Cependant, pour la sécurité et la santé mentale des étudiants et étudiantes, des exceptions devront être faites, avec précaution. Interdire purement et simplement l’utilisation du téléphone dans les classes peut négliger les raisons complexes qui poussent les élèves à faire usage de leur appareil en classe. Déjà, avant l’annonce de cette directive, ne pas avoir accès à son téléphone cellulaire pouvait constituer un problème pour les jeunes proches aidant.es. Ces jeunes, âgés entre 5 et 25 ans offrent des soins et du support à un proche en raison de problèmes de santé physique ou mentale, d’un handicap, de complications liées au vieillissement ou encore dû aux problèmes de consommation d’alcool ou de drogues. Les jeunes proches aidant.es ont besoin de leur téléphone cellulaire pour être contacté.es en cas d’urgence par un frère, une sœur, un parent ou un grand-parent. Tout au long de la journée, ces jeunes reçoivent des messages de la personne aidée, coordonnent les soins qui sont offerts à leur proche, prennent des rendez-vous médicaux, ont des contacts avec la pharmacie, répondent aux questions des équipes traitantes. Les jeunes proches aidant.es peuvent aussi avoir besoin d’être en contact avec leur proche pour que celui-ci leur communique le résultat d’un test ou d’une procédure médicale. On estime qu’il y a au Canada 1,25 millions de jeunes âgés de 15 à 25 ans qui assument le rôle de proche aidant.es (Statistique Canada, 2022). À l’échelle mondiale, des études indiquent que 10% des enfants et des jeunes qui offrent des soins et du soutien à un proche ressentent un impact négatif associé à ce rôle. Les jeunes proches aidant.es ont besoin qu’on les soutienne dans leur rôle et leurs responsabilités. Et si vous considérez que le nombre de jeunes proches aidant.es n’est pas assez important pour tenir compte de leur situation dans cette directive, sachez que dans chaque classe, 3 élèves seront affecté.es. Les jeunes proches aidant.es ont du mal à équilibrer leurs responsabilités de proche aidance et les exigences reliées à leurs études. Au Canada, 68% des jeunes proches aidant.es craignent de mauvais résultats scolaire et 21% de ces jeunes sont absents 1 ou 2 journées par mois en raison à leur rôle (Stamatopoulos, 2018). Le rôle de jeune proche aidant.e a aussi des effets sur leur santé mentale : 60% des jeunes aidant.es sont plus susceptibles de souffrir d’un trouble de santé mentale ou d’anxiété, 34% des jeunes aidant.es ont des comportements d’automutilation et finalement 34% ont des pensées suicidaires (Cree, 2013). Ces jeunes sont également plus à risque d’être victimes d’intimidation à l’école et éprouvent des difficultés à se lier d’amitié avec leurs pairs, car leurs responsabilités familiales leur demandent entre 14h et 27h par semaine de soins et de soutien à la personne aidée (Stamatopoulos, 2018). Les exceptions faites pour les jeunes proches aidant.es devront tenir compte du danger d’être étiqueté.e comme étant un.e élève différent.e des autres, la perception de la différence étant souvent un moteur de l’intimidation et du harcèlement dans nos écoles. Nous surveillerons avec beaucoup d’attention comment l’application de la directive prendra en compte la réalité et les besoins des jeunes proches aidant.es et de leurs familles. Nous vous invitons pour plus d’informations à visiter le site d’AMI QUEBEC (www.amiquebec.org/youngcarers) , le site du RAANM (www.raanm.net) ainsi que le manuel « Aider les jeunes aidants à prospérer » préparé par Proche aidance Québec (www.procheaidance.quebec) . Nous invitons également le Ministre de l’Éducation ainsi que les établissements scolaires à solliciter des jeunes et des familles concernées. ______________________________________________________AMI-Québec est un organisme communautaire qui s’est engagé à aider les membres de l’entourage à vivre avec les conséquences de la maladie mentale en offrant des services de soutien, de formation, d’information et d’action sociale. Les initiatives de sensibilisation de l’organisme permettent de dissiper la honte trop souvent associée à la maladie mentale.

Le Regroupement des aidantes et des aidants naturels de Montréal (RAANM) est un organisme régional montréalais visant l’amélioration des conditions de vie des personnes proches aidantes

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