Le Jeudi 27 octobre 2022
Le canal de Lachine : de la vie d’factrie aux condos avec vue, les multiples vies d’un canal
publié par L’Autre MontréalPour clore l’automne, L’Autre Montréal vous propose une nouveauté !
Le canal de Lachine : de la vie d’factrie aux condos avec vue, les multiples vies d’un canal
Les rapides de Lachine ont longtemps été un frein à la circulation sur le fleuve St-Laurent. Pensée dès la Nouvelle-France, ce n’est qu’au début du XIXe siècle que la construction du canal de Lachine permit à partir de 1825 de contourner les rapides et de faire commerce en transportant de la marchandise à l’intérieur du continent. Mais sans que les promoteurs initiaux du canal ne l’anticipent, ils ouvraient ainsi la voie à de futures utilisations du canal qui marqueront profondément Montréal.
Élargi une première puis une seconde fois, le canal permet la circulation de bateaux de plus en plus gros pour remonter jusqu’aux Grands Lacs et faire de Montréal une plaque tournante de l’exportation du blé de l’Ouest canadien vers l’Europe. À l’aube de la Première Guerre mondiale, à l’heure des grands cartels canadiens comme la Dominion Textile, les usines du canal de Lachine forment la plus importante concentration industrielle au Canada.
Les ouvrières et ouvriers, d’origines culturelles diverses sont limité.e.s en moyens de transport et viennent donc rapidement s’installer autour de leur lieu de travail dans des quartiers prolétaires (Griffintown, Saint-Henri, Pointe-Saint-Charles, Petite-Bourgogne) dont les conditions de vie nous paraissent peu enviables aujourd’hui, tout comme les conditions de travail dans les usines. Des grèves seront bientôt organisées pour lutter contre la situation déplorable de la «vie d’factrie».
Vers le milieu du XXe siècle, avec l’ouverture de la voie maritime en 1959, s’amorce une lente désindustrialisation, accentuée par les politiques de libéralisation économique des gouvernements successifs. Les usines ferment leurs portes une à une, laissant la population ouvrière sans emploi. Mais les gens s’organisent rapidement pour mettre sur pied un filet social à échelle humaine, pour tenter de garder dans leur quartier les industries qui leur donnent leur emploi, mais aussi pour aider les personnes ayant perdu leur travail à se requalifier en toute dignité : c’est la naissance du RESO, la mise en place de coopératives et autres innovations sociales dans le Sud-Ouest.
Aujourd’hui, évitant de devenir une autoroute de peu, le canal a subi une nouvelle transformation en devenant, chose impensable cent ans plus tôt alors que les usines tournant à fond émettaient une noire fumée, un lieu de villégiature et un espace récréotouristique de premier plan qui attire nombre de touristes d’ici et d’ailleurs chaque année alors qu’il est devenu un lieu historique national. Changement de zonage aidant, à partir des années 2000, les abords du canal sont de plus en plus prisés par les promoteurs qui flairent l’opportunité incroyable de cet immense terrain au bord de l’eau à la fois entouré de nature et à deux pas du centre-ville, provoquant une gentrification du secteur. Mais la résistance s’organise pour que la nouvelle vocation résidentielle ne laisse pas en plan la population locale. Venez à la rencontre de ce qui, aujourd’hui, fait battre le cœur de cet ancien secteur industriel requalifié !
INFORMATION SUR LE PARCOURS
Date : samedi 29 octobre, 13h30 à 16h30
Départ : Marché des Éclusiers, 400 rue de la Commune Ouest (métro le plus proche : Square Victoria, sortie Vieux-Montréal, et de là descendre la rue McGill jusqu’à la rue de la Commune).
Animation : Simon Vézina
Balade à pied : 18 $ (plus frais de service)
BILLETTERIE (achat en ligne seulement) : POINT DE VENTE
Crédit photo : Canal Lachine. Photo : Conrad Poirier, 1948. Fonds Conrad Poirier, BAnQ (06M P48S1P16580
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Les visites ont lieu BEAU TEMPS MAUVAIS TEMPS
Merci d’arriver 10-15 minutes avant le départ
Il peut y avoir des escaliers sur le parcours
AUCUN ÉCHANGE, AUCUN REMBOURSEMENT
ACHAT EN LIGNE SEULEMENT – AUCUNE VENTE SUR PLACE
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Les activités de L’Autre Montréal sont soutenues par le ministère de l’Éducation du Québec, dans le cadre du Programme d’action communautaire sur le terrain de l’éducation (PACTE)