Second regard sur la Commission Bouchard/Taylor
Le 9 octobre dernier, le carrefour citoyen du Groupe Ressource du Plateau Mont-Royal poursuivait sa r�flexion sur un aspect qui ressort de plus en plus lors des �changes dans les diff�rentes r�gions. Plusieurs affirment que les droits individuels sont assez bien encadr�s par notre charte mais que les droits collectifs ne le sont pas. Cette lacune s�exprime depuis des ann�es dans la difficult� de se d�finir � la fois comme nation et comme �tat. La nation r�f�re � un territoire commun, une histoire, une culture, une langue, des solidarit�s socio-�conomiques, des valeurs et des r�ves communs. Pour sa part, l��tat demeure l�outil que se donne une nation pour g�rer le bien commun et fa�onner son avenir. Or, l�immigration a color� de plus en plus ces distinctions et oblig� tout le monde � mieux rendre compte de la r�alit�.
Avec ses distinctions en poche, nous avons parcouru � grands traits notre histoire collective. Il en ressort que nous sommes pass�s de l�appellation de � Canadiens � � celle de � Canadiens-fran�ais � puis, dans les ann�es soixante, � celle de � Qu�b�cois et Qu�b�coises �. Voulant �viter les pi�ges de la � nation ethnique �, on parla au gouvernement de � soci�t� qu�b�coise � et de � nation civique � Parall�lement, des historiens tent�rent de r��crire l�histoire � nationale � pour en faire une � histoire de la citoyennet� qu�b�coise �. Ces essais ont paru abstraits et plusieurs ont eu l�impression d��tre d�poss�d�s de leur histoire collective.
Avec le gouvernement Charest, l�identit� civique est devenue celle d�une soci�t� form�e de plusieurs � client�les � � respecter. (On se rappelle l�incident des �coles juives) La charte des droits individuels a pris toute la place et les tribunaux ont souvent remplac� les responsables politiques. Pour sa part, le gouvernement Harper a reconnu la � nation qu�b�coise dans un Canada uni �, revenant ainsi au statutant�rieurd�une � nation culturelle � ou � canadienne-fran�aise �.
C�est avec ce parcours en t�te que nous pouvons comprendre l�insatisfaction qui se manifeste � la commission et la recherche d�une meilleure compr�hension de ce que nous sommes devenus. Les accommodements raisonnables servent ainsi de r�v�lateur � des questions non r�solues. Certains avancent alors qu�une constitutionqu�b�coise permettrait de disposer de crit�res pour aborder les accommodements. D�autres voientla n�cessit� d�une souverainet� politique qui permettrait d�asseoir une v�ritable citoyennet� qu�b�coise.D�ici l�, on pourrait quand m�me d�velopper le champs de la loi 101, fournir des cours aux nouveaux arrivants sur les institutions et la culture qu�b�coise, allonger les cours de francisation au lieu de les couper, inciter les corporations professionnelles � plus de souplesse etmaintenir la la�cit�dans les diverses institutions publiques.
Les membres du carrefour comptent pr�senter leurs r�flexions aux membresr�unis pour les achats coop�ratifs le 30 octobre et r�diger un court m�moire � remettre � la commission. D�ici l�, ils proposent une rencontre publique avec le d�put� Daniel Turp pour avoir une id�e de son projet d�une constitution qu�b�coise. Cette rencontre, ouverte � toutes les personnes int�ress�es, aurait lieu le 22 octobre prochain au 465 Mont-Royal, (en face du M�tro) � 19 heures.