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Communiqué



PREMIERS REGARDS SUR LES ACCOMMODEMENTS RAISONNABLES.

La commission Bouchard/Taylor a commencé ses travaux. Dans l’espoir d’y participer, des membres du Groupe-ressource du Plateau ont commencé à y réfléchir lors de leur premier carrefour citoyen de l’année. D’entrée de jeu, nous avons pu nous inspirer de l’étude de Yolande Geadah (Accommodements raisonnables. Droit à la différence et non différence de droits. Vlb, mai 2007). Trois termes doivent, au départ, être distingués : l’inclusion , où la société accueille différentes communautés mais où les contacts entre ellessont réduits au minimum. L’assimilation, où la société impose un modèledans lequel toutes les communautés doivent se fondre. Et enfin, l’intégration, où les différentes communautéspeuvent coexister à cause de la reconnaissance d’une culture publique commune et de leur participation à celle-ci. Nous n’avons pas eu de difficulté à identifier le premier modèle comme étant celui qui est promu parce que l’on nomme le « multiculturalisme » d’Ottawa. Pour sa part, l’intégrationdemeure encore le modèle promu par la société québécoise. Ces deux modèles s’affrontent actuellement et expliquent une bonne part des difficultés d’intégration des nouveaux arrivants.

Si l’on chercheà mieux comprendre ces difficultés, nous découvrons que c’est la chartecanadienne des droits qui demeure l’outil auquel on se réfère. Celle-ci valorise les doits individuels et n’a que faire des droits collectifs. Or, les Québécois possèdent une pratique de droits collectifs mais celle-ci n’est pas inscrite dans leur charte. D’où les différences dans la façon d’apprécier les demandes d’accommodementsqui se multiplient.On a beau préciser que le concept d’accommodement est avant tout juridique et qu’il concerne un individu, les conséquences à moyen et long terme influencent la société et c’est bien la perception que beaucoup d’entre nous avons actuellement. Ajoutons que le modèle du multiculturalisme est aujourd’hui remis en questionen Angleterre et dans plusieurs autres pays.

Pourtant, le Québec a accepté, depuis les années 90,un outil d’intégration collective qui s’appelle la promotion d’une culture publique commune. Nousavons alors cherché ce qui pourrait en faire partie. En premier lieu, l’affirmation de la langue française comme langue commune., nos institutionspolitiques démocratiques et, depuis plusieurs années, la recherche de l’égalité homme/femme.La lutte contre la pauvreté a abouti à une loi et devrait faire partie de notre bagage de promotion de la justice. Certains ont ajouté qu’il faudra admettre aussi l’objectif d’un développement durable et de la responsabilité qui en découle pour la sauvegarde de notre environnement et pour notre contribution internationale à ce chapitre.

Le problème majeur qui se pose est l’absence de moyens pourproposer cette culture publique commune et en avertir les nouveaux venus. Le projet d’une constitution québécoise pourrait combler cette lacune. De même, les budgets alloués à la francisation des nouveaux venus ne sont pas suffisants pour assurer une connaissance de la langue d’usage. Insuffisante aussi la connaissance de l’histoire de notre pays qui est présentée aux personnes qui se joignent à nous. Ces moyens dépendent de nous et de nos décideurs politiques.

Tout en admettant la séparation de la religion et de l’État, les opinions divergent sur l’étendue de cette laïcité : faut-il faire disparaître toute référence religieuse dans notre société? Peut-on admettre le respect de la culture chrétienne comme faisant partie de notre héritage? Comment éviter que nos différences nous paralysentau lieu de nous stimuler à chercher des solutions viables? La discussion n’est pas terminée. Elle se poursuivra avec d’autres membres lors du prochain groupe d’achats . Nous serons alors en mesure de faire parvenir le résultat de nos réflexions à la commission.

Gerardo Barrios, Louise Bergeron, Monique Bouchard, Jean-Paul Coupal, Marie-Andrée Daigneault, Micheline Mailloux, Jennifer Muto, Guy Paiement, Marc-André Tardif.

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