Quand le travail n’empêche pas d’être pauvre.
Y a-il des solutions à l’appauvrissement de 40% des gens qui travaillent à Montréal? Comment éviter que ce nombre ne grandisse?Poursuivant son étude du rapport produit par la Conférence régionale des élus, des membres du Groupe-Ressource du Plateau ont examiné les solutions proposées. Elles sont nombreuses. Plusieurs sont déjà connues ou font l’objet de revendications de la part de plusieurs groupes sociaux. Ce qui, toutefois, mérite d’être souligné, c’est que les travailleurs et les travailleuses qui, malgré leur travail, ne sortent pas de la pauvreté,rappellent l’urgence d’une autre approche, où l’on tiendrait compte de plusieurs dimensions présentes. D’où l’illusion qui consiste à mettre en place un programme particulier de plus alors qu’il faudrait que les divers ministères travaillent ensemble, que les entreprises, les syndicats et les municipalités fassent de même. On a souligné combien une sensibilité écologique traverse actuellement plusieurs revendications concernant l’avenir de l’environnement. Or, le rapport montre qu’on doit faire de même pour combattre la pauvreté et favoriser un autre développement.
Un deuxième enjeu mérite d’être écrit en rouge. Le rapport montre timidement que les entreprises montréalaises ont leur bout de chemin à faire. Mais nous croyons que plusieurs tardent à quitter un modèle de développement économique qui est périmé car il ne correspond plus à la complexité de la société actuelle et à son développement. Ce n’est pas en imposant à la collectivité un « grand projet » qu’on va faire disparaître les 40% de gens qui travaillent et s’appauvrissent. Tout projet qui se veut mobilisateur doit aujourd’hui prendre en compte, non seulement la rentabilité économique au profit de quelques entrepreneurs, mais aussi les liens multiples qui tissent le développement social des personnes, de leurs familles et de leur milieu, la formation professionnelle continue, le transport en commun, les conséquences environnementales, la prise en chargede sa santé et de la culture. Si le rapport ne va très loin dans l’interpellation des entreprises, il ouvre cependant des portes. Reste à privilégier certaines priorités et à impliquer la population dans la recherche des solutions. Le Forum sur la citoyenneté municipale et, tout récemment, les assemblées du Plateau sur le budget participatif, montrent qu’une frange importante de la population est déjà à l’œuvre.
Le carrefour citoyen du 12 juin 2006 :Guy Paiement, Denis Caron, Pierre D’Amours, Michelyne Mailleux, André Lemire, Philippe Girard, Jennifer Muto, Jean-Paul Coupal, Licille Plourde, Marc-André Tardif, Louise Bergeron, Gerardo Barrios.