Le Vendredi 29 mars 2019
Sortie du rapport du dénombrement des personnes en situation d’itinérance : Un processus qui ne dévoile qu’une facette du phénomène de l’itinérance
publié par Réseau solidarité itinérance du QuébecCommuniqué
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Sortie du rapport du dénombrement des personnes en situation d’itinérance
Un processus qui ne dévoile qu’une facette du phénomène de l’itinérance
Montréal, le 25 mars 2019 – Bien que le RSIQ se réjouisse que des ressources aient été mises en place afin de documenter davantage la problématique de l’itinérance, il tient également à rappeler que le rapport sur le dénombrement des personnes en situation d’itinérance que vient de publier le Ministère de la Santé et des Services Sociaux ne reflète qu’une partie de la problématique. En effet, la démarche concerne principalement l’itinérance visible et occulte par le fait même une partie importante du phénomène.
Le dénombrement, qui s’est déroulé dans de la seule soirée du 24 avril 2018, ne s’est réalisé qu’en visitant certains lieux publics et ressources fréquentés par les personnes en situation d’itinérance. Or, mentionnons qu’une partie importante des personnes en situation d’itinérance adoptent des stratégies qui font en sorte qu’elles deviennent invisibles lors d’une telle démarche. C’est le cas, notamment, des personnes qui passent leurs nuits à dormir chez des amis ou des membres de leurs familles, ou encore celles qui vont plutôt faire du couchsurfing. Différentes populations, qui ont tendance à adopter ce type de stratégie, ont donc été invisibilisées par la démarche, qu’il s’agisse des femmes, des jeunes, des personnes issues des communautés culturelles ou LGBTQ+, etc. Enfin, cet exercice exclut certains lieux et certaines régions puisque seulement 11 régions sur 17 font partie de l’exercice.
Puisque le rapport ne reflète qu’une partie de la problématique de l’itinérance, le RSIQ tient à rappeler l’importance de ne pas l’utiliser dans l’évaluation des ressources qui doivent être allouées aux organismes communautaires de lutte à l’itinérance. En effet, le rapport sur le dénombrement des personnes en situation d’itinérance ne reflète pas l’importance qui doit être accordée à la prévention de l’itinérance. Ces données invisibilisent le travail de toutes celles et ceux qui œuvrent en prévention de l’itinérance et qui ne se retrouvent pas dans le dénombrement.
Les chiffres risquent d’avoir un effet réducteur quant à l’action des organismes qui œuvrent tous les jours auprès des personnes itinérantes ou à risque de le devenir (santé mentale, toxicomanie et troubles concomitants) et qui ne sont pas comptabilisés dans le dénombrement.
Le RSIQ rappelle donc que le dénombrement ne constitue que la pointe visible de l’Iceberg et appelle à relativiser l’importance des chiffres, qui ne constitue qu’une première étape dans le cadre de la démarche du 2ème portrait qui comprend quatre volets.
Second volet du deuxième portrait : une attention portée à l’itinérance cachée
Heureusement, le second volet du 2ème portrait concerne justement l’itinérance cachée. Le Ministère de la Santé et des Services Sociaux reconnaît lui-même l’importance de renseigner ce phénomène afin d’avoir une meilleure compréhension des réalités et des diversités de trajectoires de l’itinérance. Que ce soit dans les régions ou dans les grandes villes, l’itinérance cachée existe partout et dans chaque région est promue une diversité d’actions pour répondre aux différents parcours.
Depuis 1998, le Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec regroupe 14 concertations régionales en itinérance, et regroupe ainsi plus de 300 organismes au Québec. Le Réseau organise des actions et mobilisations afin de sensibiliser décideurs et grand public, de défendre les droits des personnes en situation d’itinérance, d’améliorer leurs conditions de vie et de permettre aux organismes d’aide de réaliser leur mission.
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