Le Mardi 27 mars 2018
Budget 2018 : Québec doit faire mieux pour prévenir et réduire l’itinérance
publié par Réseau solidarité itinérance du QuébecCommuniqué
27 mars 2018
Budget 2018 : Québec doit faire mieux pour prévenir et réduire l’itinérance
MONTRÉAL – Le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec (RSIQ) estime que le budget aujourd’hui dévoilé par le ministre Leitão est nettement insuffisant en matière de prévention et de réduction de l’itinérance et qu’il ne permet pas de combler les besoins de l’ensemble des régions du Québec.
Adoptée le 27 février 2014, la Politique nationale de lutte à l’itinérance nous engageait collectivement à « ne plus tolérer l’intolérable ». Malgré ceci, force est de constater que l’itinérance se complexifie et se diversifie partout au Québec. Devant cet état de fait et après des années de compressions, de réductions d’impôts et de surplus historiques, les membres du RSIQ attendaient du gouvernement des investissements importants, permettant ainsi de déployer le Plan d’action interministériel en itinérance. « Faute de moyens suffisants, il devient difficile de croire à l’atteinte des objectifs prévus», déplore Mathieu Frappier, coordonnateur du RSIQ.
Certes, l’annonce de 3000 nouvelles unités de logements sociaux, dont la réalisation de 300 unités dédiées aux personnes en situation d’itinérance et l’octroi de 150 suppléments au loyer additionnels viendra soutenir nos groupes dans leurs actions. Cependant, cet effort en matière de logement demeure insuffisant devant les besoins grandissants de l’ensemble des régions, alors que 58 000 ménages québécois consacrent toujours plus de 100% de leur revenu à se loger.
Alors que les différents groupes d’action communautaire autonome militent depuis plusieurs années pour un réinvestissement de 475 millions de dollars dans le financement de leurs missions, le gouvernement actuel se contente d’une timide augmentation de 46 millions de dollars, s’échelonnant sur les 5 prochaines années. L’action des organismes communautaires autonomes joue un rôle de premier plan, tant pour éviter que des personnes et des familles se retrouvent à la rue, que pour permettre la réaffiliation sociale de ces mêmes personnes.
La Politique nationale de lutte à l’itinérance reconnait l’importance des interventions spécifiques. Elle engage également le gouvernement du Québec à s’attaquer directement aux causes structurelles de la pauvreté. Le budget actuel manque pourtant cruellement d’audace en cette matière. Quelques mois après le dévoilement d’un nouveau plan de lutte à la pauvreté décevant, il aurait été bienvenu que des mesures additionnelles soient prévues pour rehausser les revenus des 760 000 personnes qui n’arrivent pas à couvrir leurs besoins de base.
Dans ce dernier budget, le gouvernement actuel n’a pas su saisir l’opportunité qui lui était donnée de se démarquer des exercices précédents, marqués par le sceau de l’austérité. Les membres du RSIQ poursuivront leurs efforts, afin de s’assurer que le prochain gouvernement fera de la lutte à l’itinérance une véritable priorité.
-30-
Renseignements : Mathieu Frappier, coordonnateur, 514 662-4733 / [email protected]
Communiqué de presse
27 mars 2018