Le Jeudi 27 avril 2017
Infiltration silencieuse dans le métro de Montréal
publié par Centre des femmes solidaires et engagéesInfiltration silencieuse dans le métro de Montréal
Semaine d’action des centres de femmes contre l’austérité
Montréal, le mercredi 26 avril 2017.- Aujourd’hui, entre 10h et midi, dans le cadre de la semaine d’action des centres de femmes contre l’austérité, une centaine de participantes des centres de femmes de Montréal et Laval ont infiltré le métro de Montréal. Elles dénonçaient la Loi 25 (réforme d’aide sociale) et ses impacts sur les plus démuniEs, particulièrement des femmes.
Un silence qui en dit long
Ayant en main des silhouettes affichant des messages percutants, plusieurs femmes ont attendu silencieusement sur les quais d’embarquement de certaines stations de métro (de Jean-Talon à Côte-des-Neiges). Les blessures que revêtaient ces silhouettes illustraient la violence des impacts de la réforme d’aide sociale et des politiques d’austérité sur les femmes. Vêtues de capes, les silhouettes illustraient également la solidarité et la combativité des femmes membres des centres de femmes de la région et de partout au Québec.
L’aide sociale : un droit fondamental
Le Québec s’est doté d’un programme d’aide sociale afin d’assurer un revenu minimal à toutes et tous et pour éviter que les gens les plus vulnérables se retrouvent dans la misère. Vivre dans la dignité est un droit fondamental et le rôle du gouvernement est de veiller à le préserver. Or, en posant de nouvelles conditions – telles que des mesures d’employabilité forcées- le gouvernement libéral du Québec restreint l’accès à ce droit. En effet, ce dernier force désormais les personnes qui font une première demande à suivre des programmes d’employabilité. Sans quoi, elles sont menacées de voir leur maigre chèque de 623$ coupé à 399$, ce qui est nettement insuffisant pour subvenir aux besoins essentiels. C’est inacceptable! De plus, cette mesure injuste nourrit les préjugés à propos des personnes assistées sociales, alors traitées de «profiteuses». «M. Le Ministre Blais, l’aide sociale n’est pas un choix, c’est un droit!» affirme Madame Graciela Mateo, porte-parole de la Table régionale des centres de femmes de Montréal métropolitain et Laval (TRCFMML).
L’impact de la Loi 25 sur les femmes
Les centres de femmes de Montréal et Laval dénoncent cette loi parce qu’encore une fois, elle touchera davantage les femmes. Loin d’être des « paresseuses », ce sont majoritairement elles qui quittent leur emploi pour s’occuper de leurs proches et qui vivent du harcèlement ou de la violence sur le marché du travail. Ce sont elles qui ont perdu leur emploi à cause des coupures en santé, en éducation ou encore dans les services sociaux, secteurs majoritairement occupés par des femmes. Cette loi s’ajoute à toutes les coupures draconiennes qui ont été imposées entre 2014 et 2016 par le gouvernement libéral. Partout au Québec, ces mesures ont appauvri davantage les femmes. «Avec des revenus trop bas pour leur permettre de s’en sortir, on maintient les femmes dans la pauvreté, c’est inacceptable», affirme Madame Mateo.
Les centres de femmes demandent un réinvestissement massif dans les services publics
Les centres et la TRCFMML demandent au Gouvernement du Québec d’investir massivement dans les services publics et d’abolir la Loi 25. «Les surplus budgétaires réalisés à force de coupes dans des services auxquels on a droit, le gouvernement doit les réinvestir dans les services publics» explique Graciela Mateo. L’aide sociale doit demeurer un filet de sécurité sociale accessible à toutes et à tous en cas de difficulté. Les centres de femmes invitent le gouvernement à mettre en œuvre les solutions fiscales développées par la Coalition Main Rouge et qui permettraient d’aller chercher plus de 10 milliards de dollars. Si, par exemple, le gouvernement s’attaquait à l’évasion ou à l’évitement fiscal au lieu de viser les plus démunies avec la Loi 25, il pourrait récupérer annuellement au moins 740 millions de dollars. Nous avons les moyens de financer nos services publics!
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Source :
Geneviève Dauphin-Johnson
Responsable média
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