Le Jeudi 30 octobre 2014
Projet de loi no 10 : L’AQDR s’inquiète de l’avenir des services aux aînés
publié par Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées NationalMontréal, le 29 oct. 2014 – L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) s’inquiète des impacts du projet de loi no 10 du ministre de la Santé et des Services sociaux sur la qualité des services aux aînés.
« Nous assistons à une volonté de concentration du système de santé et de services sociaux autour du système hospitalier à l’intérieur d’imposants méga centres régionaux. Il s’agit d’une approche centralisatrice qui nous fait craindre pour l’avenir des points de services locaux. En éloignant les centres de décisions des gens, c’est généralement de leurs préoccupations qu’on s’éloigne et c’est très problématique dans le cas des services aux aînés, particulièrement en région », déplore Judith Gagnon, présidente de l’AQDR.
L’étude des fusions forcées du ministre Couillard en 2003 nous démontre qu’elles ont eu des effets négatifs pour les usagers. Aujourd’hui, plusieurs aînés doivent se déplacer davantage, car les services ambulatoires anciennement décentralisés sont maintenant centralisés dans une petite ville plus éloignée. Le projet de loi no 10 viendra renforcer ce phénomène par l’éloignement de la prise de décisions du terrain.
« Avec la création des nouveaux CISSS, où la place des hôpitaux sera prépondérante, nous sommes particulièrement inquiets d’une baisse du financement dans les soins à domicile par le détournement des budgets vers la mission hospitalière. On l’a vu cette semaine à Québec avec les coupes dans les soins aux aînés au CSSS de la Vieille-Capitale. Déjà que le gouvernement libéral est revenu sur sa promesse d’augmenter les soins à domicile de 150 millions par année pendant 5 ans, maintenant nous craignons même pour nos acquis » soutient Mme Judith Gagnon.
En effet, la Protectrice du citoyen avait constaté dans un rapport d’enquête en mars 2012 que les fusions des 2003 avaient permis le détournement de fonds destinés aux services à domicile au bénéfice de la mission hospitalière. La réforme Barrette, jumelée au régime d’austérité actuellement appliqué au réseau de la Santé, risque d’accroitre ce phénomène permettant aux hôpitaux de piger dans les enveloppes de soins à domicile notamment afin de combler leurs déficits. Nous risquons ainsi d’accroître la pression sur les CHSLD et sur la disponibilité des lits dans les hôpitaux.
« La réforme actuelle ne prend aucunement en compte la qualité des services aux aînés et ces derniers semblent tellement loin des préoccupations du ministre Barrette qu’aucun des principaux organismes représentant les aînés n’a été invité à faire entendre son point de vue à la commission parlementaire sur le projet de loi no 10 », a conclu Mme Gagnon.
SOURCE Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées
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