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Communiqué

À l’occasion de la Semaine de la coopération, du 12 au 18 octobre, les groupes de Québec du FRAPRU lancent la campagne web «pendant ce temps en habitation» sur les avantages et les défis de la formule coopérative en habitation. Retrouvez les quatre vignettes de la campagne sur la page Facebook du FRAPRU, tous les jours dès le 13 octobre. Les groupes membres du FRAPRU à Québec ont également publié ce texte d’opinion.

Saviez-vous que l’habitation est le deuxième secteur d’activité en importance de l’ensemble des coopératives non financières ? Les coops d’habitation font partie intégrante de ce riche héritage qui fait du Québec une terre de coopération. La semaine de la coopération semble le moment opportun de célébrer cette formule particulière de logement social et de nommer les défis auxquels elle fait face. Les groupes membres du FRAPRU à Québec diffuseront tous les jours de la semaine sur ces enjeux.

Des avantages
Les besoins en habitation sont multiples ; c’est pourquoi plusieurs formules se sont développées au fil des ans. Si la propriété individuelle du domicile domine aujourd’hui, une grande partie de la population est encore locataire de son logement. En marge du marché privé, le logement social répond aux besoins d’environ 10 % des locataires. La coopérative d’habitation est l’une des trois formes qu’il prend dans la province.

Loin de la caricature qu’on en fait souvent – des ghettos de personnes assistées – les logements sociaux se fondent en général dans le paysage, sans que la plupart des gens ne remarquent leur présence. Ainsi, beaucoup de coopératives d’habitation sont d’anciens immeubles à logement privés, achetés et rénovés par leurs locataires et des groupes communautaires depuis les années 1970.

L’une des particularités des coopératives d’habitation est que tout le monde peut y avoir accès. Seulement une partie des loyers est subventionnée, ce qui assure d’emblée une certaine mixité sociale. L’autre particularité est que l’État ne se mêle pas de leur gestion quotidienne ; elle ne fait que l’encadrer. Ce sont des locataires élus en assemblée générale par leurs pairs qui se chargent bénévolement de l’administration des budgets et de l’entretien des immeubles. C’est ce travail bénévole qui fait qu’avec les années, même les logements non subventionnés deviennent souvent très abordables.

Des difficultés

Malgré un préjugé favorable pour le logement social, maintes fois affirmé par l’administration municipale, les coopératives d’habitation ont de plus en plus de difficultés à s’implanter à Québec. Dans une ville en pleine santé économique, les terrains sont de plus en plus rares et valent leur pesant d’or. S’en remettre au marché, c’est mettre les coopératives d’habitation à la merci de la charité d’acteurs prêts à se départir de leurs terrains en deçà de leur valeur marchande. Pour que les coopératives prennent leur plein essor, il faudrait que la municipalité accepte enfin de se doter d’une réserve foncière dédiée au logement social et d’adopter un règlement d’inclusion dans les grands développements immobiliers privés. À notre avis, tous les projets privés d’envergure devraient inclure obligatoirement un pourcentage significatif de logements sociaux (minimalement 30 %) ou, à défaut, contribuer à un fonds dédié au développement de tels logements aux alentours.

Les coopératives d’habitation développées au fil des ans sont aujourd’hui menacées. En effet, les ententes signées avec le gouvernement fédéral commencent à arriver à échéance. Or, le gouvernement conservateur n’a aucune intention de les renouveler ! Si la majorité des coopératives d’habitation s’en tirera et que seule une minorité risque la faillite sans subvention, le sort de leurs locataires à faible revenu est plus incertain. En effet, avec le retrait du fédéral, ce sont les subventions au loyer qui disparaissent. Cet enjeu doit devenir une priorité pour les partis d’opposition à Ottawa. Malheureusement, on entend très peu Thomas Mulcair et Justin Trudeau sur le sujet.

Les coopératives d’habitation sont un outil précieux de lutte à la pauvreté. Les bas loyers y sont bien sûr pour quelque chose, mais il y a plus : les

coopératives d’habitation, de par leur fonctionnement, concourent à augmenter l’autonomie des personnes et à briser leur isolement. Il s’agit d’un actif important – plus de 4 000 logements à Québec ! – qu’il faut certes célébrer, mais également soutenir, protéger et développer pour l’avenir.

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