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Communiqué

Québec, le 6 octobre 2014 – Plus de 4 ménages locataires sur 10 paient un loyer trop élevé par rapport à leur revenu à Sainte-Foy et à Sillery. C’est ce que révèlent des chiffres rendus publics aujourd’hui par le Comité d’aide aux locataires (CLAL) du secteur Ouest de Québec et le Front d’action populaire en réaménagement urbain. Le FRAPRU y a présenté les données locales de son nouveau Dossier noir sur le logement et la pauvreté.

Selon des données inédites provenant de l’Enquête nationale auprès des ménages menée en 2011 par Statistique Canada, 6220 ménages, représentant 41 % des locataires de Sainte-Foy et de Sillery consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu pour se loger.

Cheryl Ann Dagenais, du CLAL, se dit scandalisée du pourcentage de ménages vivant des situations encore plus dramatiques : « Pas moins de 21 % des locataires de Sainte-Foy et Sillery paient plus de la moitié de leur revenu pour se loger, alors que 11 % en engloutissent plus de 80 %. Il s’agit dans ce dernier cas, d’une augmentation de 34 % par rapport à 2006… Il est stupéfiant de penser que 1650 ménages de notre territoire doivent mois après mois payer les 4/5 de leur revenu uniquement pour avoir un toit sur la tête, ce qui ne leur laisse à peu près rien pour tous leurs autres besoins essentiels, à commencer par la nourriture».

« Le nombre de locataires en grande difficulté est beaucoup plus élevé à Sainte-Foy et Sillery qu’à l’échelle du Québec », précise Véronique Laflamme, organisatrice à Québec pour le FRAPRU. Elle explique que la situation s’y est détériorée entre 2006 et 2011, parce les revenus n’ont pas du tout suivi la progression des loyers. Alors que les revenus ont augmenté de 4 % durant cette période, les loyers, eux, ont connu une hausse de 14 %. Elle souligne par ailleurs que les revenus des locataires de l’Arrondissement ont augmenté de façon beaucoup moins importante que ceux de la moyenne des locataires de la ville.

Selon Mme Laflamme, « les revenus des locataires de Sainte-Foy sont un peu plus bas que ceux des locataires de Québec, alors que les loyers y sont beaucoup plus élevés ». Elle signale que le loyer médian était de 735 $ à Sainte-Foy et Sillery contre 655 $ à Québec.

La condition étudiante y est pour beaucoup

Parmi tous les types de ménages, ce sont ceux âgés entre 15 et 24 ans qui rencontrent les difficultés les plus importantes à Sainte-Foy et Sillery où ils comptent pour 22 % des locataires. Cette très forte proportion s’explique par la présence sur le territoire de l’Université Laval et de plusieurs autres maisons d’enseignement supérieur.

Les statistiques obtenues par le FRAPRU en disent beaucoup sur les problèmes vécus par les locataires étudiants. Près de 60 % des ménages de 15 à 24 ans paient plus de 30 % de leur revenu en loyer, 38 % plus de la moitié et 23 % plus de 80 %. Véronique Laflamme explique que le revenu de ces ménages ne leur permet pas de payer les loyers en vigueur sur le marché privé : « Les locataires de 15 à 24 ans doivent en moyenne payer un loyer de 707 $ par mois avec un revenu mensuel qui est de 1849 $. Ça veut dire que 38 % de leur revenu passe en loyer! ».

Ça prend du logement social

Cheryl Ann Dagenais en tire une seule conclusion : « Ça prend du logement social et en grand nombre. Cela s’impose non seulement en raison du très grand nombre de ménages en difficulté à Sainte-Foy et Sillery, mais aussi parce que le marché privé ne répond pas du tout à leurs besoins ».

Elle en veut pour preuve le coût élevé des loyers sur le territoire, mais aussi le peu d’intérêt que les promoteurs privés montrent à construire de nouveaux logements locati

fs. Selon des statistiques provenant de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), 277 logements locatifs privés ont été mis en chantier entre 2011 et 2013 sur un vaste territoire comprenant Sainte-Foy et Sillery, mais aussi Cap-Rouge et Saint-Augustin. Or, durant la même période, ce sont 1560 unités de condominiums dont la construction a démarré. « Ça veut dire qu’au cours des trois dernières années, il s’est construit 6 fois plus de condos que de logements à louer. Ce n’est pas de cette façon qu’on va pouvoir répondre aux problèmes urgents de logement rencontrés sur notre territoire », conclut Mme Dagenais qui déplore du même souffle les difficultés rencontrées pour développer des projets de coopératives d’habitation sans but lucratif dans le secteur.

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Pour plus d’informations :

Véronique Laflamme, FRAPRU, (418) 956-3403
Cheryl Ann Dagenais, CLAL, (418) 651-0979
http://www.frapru.qc.ca
@FRAPRU

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