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Communiqué

Québec, le 24 septembre 2014 – « Même si la ville de Québec vit, depuis plusieurs années, une embellie économique, la forte augmentation des loyers y a aggravé le sort des ménages qui consacraient déjà une proportion beaucoup trop importante de leur revenu au logement ». C’est ce qu’a affirmé François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), lors de la présentation à Québec des données locales du Dossier noir sur le logement et la pauvreté publié par l’organisme.

Le Dossier, qui utilise des chiffres, souvent inédits, provenant de l’Enquête nationale auprès des ménages, menée par Statistique Canada, révèle que le loyer médian était de 655 $ par mois à Québec, en 2011. Il s’agit d’une hausse de 15 % par rapport à 2006. Ce pourcentage est de loin supérieur à la progression de l’Indice des prix à la consommation qui a été de 9 %. Le FRAPRU estime que seul l’accroissement de 14 % du revenu médian des locataires a permis d’éviter l’explosion du nombre de ménages payant plus que la norme de 30 % de leur revenu en loyer. Ce chiffre est resté plutôt stable à 39 495 dont 18 480 qui y consacrent plus de 50 %.

C’est le nombre de ménages locataires y engloutissant plus de 80 % qui a explosé, souligne le FRAPRU. Il est en effet passé de 7030 en 2006 à 8440 en 2011, pour une augmentation de pas moins de 20 %. Selon François Saillant, « ce sont les ménages les plus pauvres, ceux qui n’ont pas profité de la croissance économique, qui ont été affectés les plus durement par la hausse des loyers, de sorte qu’ils sont maintenant plus nombreux à vivre une situation aussi extrême que de verser les 4/5 de leur revenu uniquement pour se loger ».

Le FRAPRU ajoute que le coût moyen du logement a augmenté de 6 % additionnels à Québec, au cours des trois dernières années, selon les Rapports sur le marché locatif publiés à chaque printemps par la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Il considère que toutes ces augmentations, favorisées par une sévère pénurie de logements locatifs, ont modifié durablement le marché du logement et qu’un plus grand nombre de locataires risque d’en subir les effets, lorsque la situation économique de Québec sera moins favorable.

Les plus durement affectés

Un examen plus approfondi des données révèle que certaines catégories de locataires sont davantage à risque que les autres. Véronique Laflamme, organisatrice du FRAPRU à Québec, estime que « les chiffres de 2011 montrent notamment jusqu’à quel point les problèmes de logement et de pauvreté demeurent majoritairement féminins à Québec ». La proportion de locataires consacrant plus de 30 % de leur revenu au logement est de 39 % chez les femmes contre 30 % chez les hommes. Les femmes sont aussi beaucoup plus nombreuses à y engloutir plus de 50 % et de 80 % de leur revenu. Mme Laflamme précise qu’en 2011, le revenu médian des femmes locataires était inférieur de 7600 $ à celui des hommes.

Les personnes seules, qui comptent maintenant pour 56 % des ménages locataires de Québec, vivent également des problèmes de logement dans une plus grande proportion que les autres genres de ménages. Ainsi, 23 % de ces personnes paient plus de la moitié de leur revenu en loyer, alors que ce pourcentage est de 16 % chez l’ensemble des locataires.

En termes d’âge, ce sont les ménages dont le principal soutien financier a 75 ans et plus qui sont proportionnellement plus nombreux à payer plus de 30 % de leur revenu au logement. Non seulement leur revenu est-il inférieur à celui des autres locataires, mais ils paient des loyers beaucoup plus élevés. Toutefois, c’est chez les ménages de 15 à 24 ans que se retrouvent les plus forts pourcentages de locataires versant un pourcentage encore plus élevé de leur revenu en loyer. Ainsi, ils sont 14 % à y engloutir plus de 80 % de leur revenu, alors que ce pourcentage est de 7 % chez l’ensemble des locataires de Québec.

Le FRAPRU en campagne

La tournée organisée autour du Dossier noir s’inscrit dans une campagne que le FRAPRU mènera en 2014-2015, sous le thème « Le logement, un droit ». La campagne comprendra aussi plusieurs actions et manifestations visant les gouvernements supérieurs. L’examen des dépenses auxquels se livre présentement le gouvernement Couillard inquiète particulièrement le FRAPRU. Selon Véronique Laflamme, « il ne saurait être question de couper dans le logement social ou dans les autres programmes de lutte à la pauvreté alors que les besoins sont aussi flagrants ». Elle ajoute que « c’est plutôt aux riches et aux grandes compagnies de payer une plus juste part d’impôt ». Le FRAPRU estime que l’ampleur des problèmes de logement nécessite le financement de 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans au Québec, dont 4000 qui pourraient se réaliser à Québec même.

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