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Communiqué

MONTRÉAL, le 18 juin 2014 – C’est en formant des pairs, des travailleurs de proximité et des membres de la famille et de l’entourage à administrer la naloxone, un médicament à utilisation simple qui agit comme antidote lors d’une surdose d’opioïdes, qu’on arrivera à contrôler l’escalade d’intoxications graves et de surdoses mortelles chez les personnes dépendantes à Montréal.

Avec données scientifiques à l’appui et l’expérience de projets semblables à Vancouver et à Toronto, ainsi qu’aux États-Unis, le Centre de recherche et d’aide pour narcomanes (Cran) et l’association d’usagers et de pairs aidants Méta d’Âme ont créé le projet PRO-FAN (Prévention et réduction des overdoses – Formation et accès à la naloxone). Ce projet-pilote vise à former des tierces personnes pour qu’elles viennent en aide aux utilisateurs d’opioïdes, réguliers ou occasionnels, en situation de surdose. Connue commercialement sous le nom de NARCAN®, l’antidote naloxone est utilisé en salle d’urgence pour renverser les effets d’une surdose, notamment la détresse respiratoire et l’arrêt cardiovasculaire.

Selon la Dre Marie-Ève Goyer, médecin au Cran, il est urgent de former les personnes qui sont près des usagers à risque, tels que les pairs, les membres de la famille et les policiers. À l’heure actuelle, même les ambulanciers n’ont pas le droit d’administrer ce médicament. C’est aussi sur un ton exaspéré que Guy Pierre Lévesque, directeur général de Méta d’Âme, martèle le besoin d’intervenir rapidement pour sauver des vies et prévenir qu’une prochaine personne succombe inutilement à une surdose.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a indiqué qu’il avait demandé à l’Institut national de santé publique du Québec de se pencher, d’ici septembre, sur des recommandations quant à l’administration de naloxone par des pairs, approche préconisée par le projet PRO-FAN, et sur d’autres avenues possibles afin d’étendre l’accès à la naloxone.

Le Cran et Méta d’Âme appellent le gouvernement à agir rapidement pour asseoir un encadrement juridique du projet PRO-FAN, financer le projet et en assurer la pérennité. Jeudi le 19 juin, le comité du projet, composé du Cran, de Méta d’Âme et du Centre de recherche de l’Institut Douglas, se réunira. La Direction de santé publique (DSP) de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal se joindra à cette première rencontre.

En trame de fond à cette mobilisation, le dernier bilan de la DSP : depuis mai, 28 intoxications graves et 15 surdoses mortelles, du jamais vu en si peu de temps à Montréal. Les substances qui ont souvent été en cause dans le passé étaient des opioïdes illicites. La classe des opioïdes comprend l’héroïne, la morphine, les opioïdes médicamenteux tels que l’hydromorphone (Dilaudid®), l’oxycodone (OxyContin® ou OxyNeo®), ainsi que le fentanyl, un opioïdes 40 fois plus puissant que l’héroïne. On trouve régulièrement du fentanyl dans les drogues de synthèse fabriquées par des laboratoires clandestins.

«L’administration de naloxone par des tiers n’est pas une panacée, mais elle est clairement une solution efficace. Elle s’inscrit dans un souhait d’élargir la pharmacopée au Québec, qui comprend les traitements de substitution à la méthadone ou la buprénorphine, mais qui devrait aussi inclure la prescription médicale d’opioïdes injectables et les services d’injection supervisée. Ce sont là des traitements et services hautement performants et rentables et dont les coûts sont nettement inférieurs à ceux liés à l’hospitalisation, la judiciarisation et la criminalité. En outre, ces traitements et services agissent comme porte d’entrée dans le système de santé et encouragent la réinsertion», souligne la Dre Goyer.

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