Le Jeudi 12 juin 2014
Rapport sur le marché locatif : le FRAPRU n’y voit pas de bonnes nouvelles pour les locataires
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)MONTRÉAL, le 11 juin 2014 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain constate que le Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour le printemps 2014 ne comprend rien d’encourageant pour les locataires. Le FRAPRU s’inquiète particulièrement de la baisse du taux de logements inoccupés dans les régions métropolitaines de Québec et de Montréal. Il se désole aussi de la persistance d’une pénurie extrême de logements locatifs dans les centres urbains de l’Abitibi, de même qu’à Sept-Îles.
Selon François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, « il est préoccupant que le marché locatif se resserre à nouveau dans les régions de Montréal et de Québec, alors que la tendance était davantage à la détente, au cours des dernières années ».
Dans la région de Québec, le taux de logements inoccupés, qui était de 2,2 % au printemps 2013, est maintenant retombé à 1,8 %. Il est de 1,5 % dans les grands logements de trois chambres à coucher et plus. « Or, la construction de logements locatifs est en baisse de 18 % depuis le début de 2014, ce qui ne laisse rien augurer de bon pour les prochaines années », précise Véronique Laflamme, organisatrice du FRAPRU dans la région de la Capitale nationale.
Dans la région métropolitaine de Montréal, le taux de logements inoccupés est passé de 3,0 % à 2,7 %. Le FRAPRU admet que la rareté n’y est pas encore alarmante, sauf pour les logements familiaux de trois chambres à coucher et plus où le taux descend à 2,1 %, alors qu’il était à 3,4 % à pareille date l’an dernier. François Saillant estime toutefois qu’il pourrait à nouveau baisser dans les prochaines années, compte tenu de la faible construction de logements locatifs sur l’île même de Montréal : « Au cours des cinq premiers mois de l’année, à peine 392 logements locatifs, incluant un bon nombre de logements coopératifs, ont été mis en chantier sur toute l’île de Montréal. C’est encore moins qu’à Québec. Durant la même période, pas moins de 2940 unités de condominiums ont été mises en chantier sur l’île ».
Le FRAPRU remarque que, malgré une amélioration sensible de la situation, la rareté de logements continue à sévir à Val-d’Or et Rouyn-Noranda où les taux de logements inoccupés sont respectivement de 0,6 % et de 1,2 %. Dans les deux cas, ce sont les logements familiaux qui sont les plus rares, le taux de logements inoccupés de appartements de trois chambres à coucher et plus étant de 0,2 % à Rouyn-Noranda et de 0,3 % à Val-d’Or. À Sept-Îles, le taux général a monté à 1,1 %, mais il n’est toujours que de 0,3 % dans les grands logements.
Plus cher pour se loger
Le FRAPRU fait par ailleurs remarquer que le coût du logement a augmenté significativement depuis la parution en 2007 du premier rapport du printemps de la SCHL. À l’échelle du Québec, le loyer moyen est passé de 588 $ à 689 $, pour une hausse de 17,2 %. Dans l’ordre, c’est dans les régions de Québec (735 $), de Gatineau (722 $) et de Montréal (721 $) où le coût moyen des logements est le plus élevé
L’organisme ajoute qu’entre avril 2012 et avril 2013, les loyers des logements déjà existants ont augmenté de 2,3 % à l’échelle du Québec, l’augmentation étant de 2,6 % dans le cas de Montréal. Les hausses ont été encore plus importantes à Amos (4,9 %), Granby (4,6 %), Sept-Îles (4,3 %) et Val-d’Or (3,4 %). Toutes ces hausses sont supérieures aux recommandations faites par la Régie du logement.
En vue du 1er juillet
En terminant, le FRAPRU recommande aux locataires qui ne se sont pas encore trouvé un logement à trois semaines du 1er juillet d’entrer sans tarder en contact avec les services d’urgence mis en place par certaines municipalités. Dans le cas de Montréal, le numéro d’urgence est toujours le (514) 868-4002. À Québec, il faut appeler au (418) 780-5211. Dans le cas de Rouyn-Noranda, il faut téléphoner au (819) 795-7145. Dans tous les autres cas, c’est l’Office municipal d’habitation de la municipalité qui doit être contacté. Pour sa part, l’organisme suivra attentivement l’évolution de la situation dans les différentes régions du Québec.