Le Jeudi 5 juin 2014
Premier budget Leitão : austérité et extractivisme
publié par Institut de recherche et d’informations socioéconomiquesQUÉBEC, le 4 juin 2014 – Contrairement à ce qu’annonçait le gouvernement, le budget déposé aujourd’hui poursuit les politiques d’austérité en procédant à des compressions majeures dans certains ministères. Le gouvernement en profite également pour relancer le Plan Nord et annonce la fin probable du moratoire sur les gaz de schiste.
Alors que le gouvernement se défend de procéder à des mesures d’austérité, le budget de dépenses déposé aujourd’hui présente des compressions bien réelles dans les ministères, comme le montre le tableau suivant :
Compressions dans les ministères
Ministères | En M$ | En % |
Agriculture, Pêcherie et Alimentation | 13,8455 | 1,3% |
Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques | 37,9047 | 19,4% |
Emploi et Solidarité sociale | 92,5039 | 2,1% |
Relations Internationales et Francophonie | 10,0884 | 9,6% |
Sécurité Publique | 74,4996 | 5,6% |
Tourisme | 3,6764 | 2,8% |
Transport | 18,7087 | 2,6% |
Travail | 3,771 | 4,0% |
« Ces compressions se font alors que le gouvernement augmente globalement ses dépenses de programmes de 1,8%. L’an prochain, le gouvernement prévoit une augmentation globale de 0,7%, les coupures seront donc encore plus importantes. Le ministre a beau refuser de prononcer le mot « austérité », c’est bien à cette logique qu’il obéit. Or, comme on l’a vu jusqu’ici, cette stratégie a maintenu le Québec dans un marasme économique et n’a pas permis d’atteindre les objectifs de réduction du déficit », constate Francis Fortier, chercheur à l’IRIS.
« Pendant que le gouvernement réduit de 19% le budget du Ministère de l’Environnement, il relance le projet du Plan Nord. On annonce à nouveau des investissements publics pour favoriser le profit d’entreprises privées. Aucun investissement précis n’est annoncé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Québec, sauf un plan d’investissements en infrastructures qui comprend 8% pour le transport collectif et 23% d’investissements routiers. Ceci n’annonce rien de bon pour l’atteinte des objectifs de réduction d’émissions de GES du Québec », souligne Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l’IRIS.
« En plus de rester sur la voie de l’austérité, le gouvernement se maintient sur le chemin de l’extractivisme en annonçant à mots à peine couverts le retour de l’exploitation des gaz de schiste et son intention d’exploiter le pétrole. Pourtant, ce modèle de développement a montré ses limites tant environnementales et sociales qu’économiques », rappelle Simon Tremblay-Pepin.