Le Mardi 27 mai 2014
Hausse de la taxe sur le tabac – L’Association pulmonaire du Québec rappelle l’importance de mieux soutenir ceux qui veulent arrêter de fumer
publié par L’Association pulmonaire du Québec
MONTRÉAL, le 27 mai 2014 – En réaction à la diffusion d’un sondage sur une possible hausse de la taxe sur les produits du tabac, L’Association pulmonaire du Québec (APQ) rappelle l’importance d’investir davantage dans l’aide à la cessation tabagique afin d’éviter un impact négatif chez les plus défavorisés.
La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac révélait ce matin les résultats d’un sondage Léger Marketing démontrant un important appui des Québécois à une hausse de la taxe sur le tabac. Dans le contexte économique et politique actuel, ces données représentent une excellente nouvelle qui guidera certainement les orientations du prochain budget provincial. Cependant, il faut s’assurer que les personnes dépendantes aux produits du tabac aient accès au soutien nécessaire à leur sevrage. Pour ce faire, le gouvernement du Québec doit augmenter le seuil et les modalités de remboursement des thérapies de substitution (timbres, gommes, inhalateurs, pastilles) et faire davantage la promotion des centres d’abandon du tabac.
Taxer sans aider, c’est augmenter les inégalités
L’augmentation de la taxe sur les produits du tabac est un outil dissuasif efficace. À terme, cette mesure contribue indirectement à réduire les problèmes de santé au sein de la population. L’APQ croit cependant que, pour avoir un effet sur la réduction des inégalités sociales, une hausse de la taxe doit être conditionnelle à une augmentation du soutien gouvernemental à la cessation tabagique. « Sans cette composante essentielle, les personnes les plus démunies feront injustement les frais d’une augmentation des revenus de l’État », explique Dominique Massie, directrice générale de L’Association pulmonaire du Québec. En effet, statistiquement, les personnes défavorisées sont deux fois plus nombreuses à fumer que les personnes fortunées.
Aide pharmacologique : un remboursement insuffisant
Actuellement, le remboursement des thérapies d’aide à la cessation tabagique par la RAMQ est nettement insuffisant et trop contraignant. En effet, la RAMQ ne rembourse qu’un seul traitement de 12 semaines consécutives par année. Par exemple, cela signifie qu’une personne qui suit son traitement pendant quatre semaines et fait une rechute de deux semaines n’aura plus que six semaines, soit la moitié de la période de traitement recommandée, pour obtenir une thérapie remboursée. Passé ce délai, elle devra attendre 40 semaines pour faire une nouvelle tentative.
En moyenne, une personne doit faire 4 tentatives sérieuses avant de réussir à arrêter de fumer pour de bon. Dans ce contexte, L’APQ croit que le remboursement des thérapies de substitutions pendant 12 semaines consécutives est insuffisant et ajoute un stress superflu à la démarche de cessation tabagique. Par conséquent, l’APQ recommande au gouvernement de rehausser le remboursement par la RAMQ à 24 semaines non consécutives.
Des services de soutien encore peu connus
Le réseau de la santé offre des services d’accompagnement au sevrage dans les centres d’abandon du tabac (CAT). Malheureusement, ces services sont encore peu connus du public. Également, d’une région à l’autre, les modalités d’accès, la longueur de la liste d’attente et le nombre de séances du programme sont différents.
L’APQ recommande donc au gouvernement du Québec de faire davantage connaître les services des CAT au grand public, mais aussi aux médecins omnipraticiens. L’utilisation du « sans rendez-vous » étant devenu la norme plutôt que l’exception, les professionnels de la santé doivent pouvoir référer le patient à un programme de suivi à l’extérieur du cabinet médical. L’APQ recommande également d’étudier la possibilité d’instaurer un guichet d’accès unique.
« Combiner un meilleur remboursement des thérapies de substitution, une meilleure promotion des CAT et une hausse de la taxe, c’est avoir une approche globale. Ceci évitera une pression injuste sur un groupe particulier », conclut Mme Massie.