Le Mardi 29 avril 2014
L’embonpoint et l’obésité sont toujours en hausse au Québec et nécessitent la contribution des décideurs nationaux, régionaux et locaux
publié par Association pour la santé publique du QuébecLa nouvelle publication de l’Institut Fraser ne tient pas la route!
MONTRÉAL, le 28 avril 2014 – Suite à la publication d’une nouvelle recherche de l’Institut Fraser, la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids) rappelle que la problématique du poids est bien réelle au Québec et dans le reste du Canada. Le mois dernier, une étude publiée dans la revue de l’Association médicale canadienne indiquait que le taux d’obésité au Canada a triplé entre 1985 et 2011 et que l’obésité et l’embonpoint sont toujours en hausse au Québec[1].
Ce n’est pas d’hier que l’Institut Fraser tient ce genre de discours, soutenant que seul l’individu est responsable, tout en questionnant le rôle et l’implication gouvernementale dans cette problématique sociale. « L’Institut fait fausse route en prétextant que les interventions gouvernementales sont inefficaces et coûteuses. On sous-estime la gravité de la situation. Nous savons qu’au Québec, plus de la moitié des adultes est en surpoids. Il faut mettre des solutions collectives de l’avant pour prévenir et réduire les problèmes liés au poids », explique la directrice de la Coalition Poids.
Les conséquences sociales et économiques de l’épidémie d’obésité sont importantes. L’obésité est un facteur de risque dans le développement de plusieurs maladies chroniques comptant parmi les plus invalidantes et meurtrières de la province, dont le diabète, divers cancers et les maladies cardiovasculaires. Nombreux enfants et adolescents en surpoids ont désormais des problèmes de santé autrefois observé chez les adultes, comme l’hypertension et le diabète de type 2. Rappelons également qu’en 2013, le Canada figurait au 3e rang des pays affichant le pire taux d’obésité infantile[2].
Des estimations économiques ont évalué qu’en 1999-2000, l’épidémie d’obésité coûtait plus de 1,5 milliard de dollars aux contribuables québécois. La question de l’obésité est complexe et nécessite plusieurs actions afin d’y remédier, tant individuelles que collectives. Le gouvernement a un rôle à jouer dans la mise en place de politiques publiques pour permettre aux citoyens de faire des choix santé qui contribueront à prévenir les problèmes liés au poids. La contribution des décideurs nationaux, régionaux et locaux issus des domaines de la santé, du transport, de l’environnement, du sport, des loisirs, de l’éducation et de l’urbanisme est primordiale pour faire en sorte que manger sainement et être physiquement actif soit accessible à tous.
En 2006, le Parti libéral avait reconnu l’ampleur de la problématique du poids en instaurant un plan d’action gouvernemental pour prévenir et promouvoir les saines habitudes de vie. Devant une situation demeurant critique pour le système de santé, l’économie et les finances publiques, il faut remettre ce problème au cœur de l’agenda politique et investir plus d’efforts pour le résoudre. Pour se faire, la Coalition Poids suggère au gouvernement du Québec des pistes solutions prometteuses telles que :
Réduire la consommation des boissons sucrées, notamment en instaurant une redevance sur les boissons sucrées dont les sommes perçues doivent être réinvesties pour permettre d’améliorer l’accès aux aliments sains;
- Rendre les jeunes plus actifs à l’école;
- Développer les compétences alimentaires et culinaires des jeunes;
- Favoriser le transport actif.
« La prévention et la réduction de l’embonpoint et l’obésité doit demeurer une priorité des élus », conclut Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids.
À propos de la Coalition québécoise sur la problématique du poids
Créée en 2006 et parrainée par l’Association pour la santé publique du Québec depuis 2008, la Coalition québécoise sur la problématique du poids vise l’adoption de politiques publiques spécifiques à l’égard des problèmes reliés au poids. Elle agit pour favoriser la mise en place d’environnements facilitant les choix santé et la prévention des problèmes de poids. Pour plus de détails www.cqpp.qc.ca.
[1] Laurie K. Twells et collaborateurs (2014). Current and predicted prevalence of obesity in Canada: a trend analysis. Repéré au: https://www.cmajopen.ca/content/2/1/E18.full
[2] UNICEF (2013). Le bien-être des enfants dans les pays riches – Vue d’ensemble comparative. Bilan innocenti 11, Centre de recherche de l’UNICEF, Florence. Repéré au : https:/ /unicef.hosting.augure.com/Augure_UNICEF/r/ContenuEnLigne/Download?id=CCF925F6-23DE-45A8-B10F-7E63AD1A7B46&filename=Bilan11_Innocenti_Fr.pdf