Le Mardi 8 avril 2014
Des chercheurs à Montréal expliquent comment notre système immunitaire tue les globules sanguins anormaux
publié par Institut de recherches cliniques de Montréal IRCMCette découverte pourrait mener à de nouvelles voies thérapeutiques pour les leucémies et les lymphomes
MONTRÉAL, le 8 avril 2014 – Une équipe de chercheurs à l’IRCM, dirigée par André Veillette, M.D., a expliqué comment notre système immunitaire tue les globules sanguins anormaux. Leur découverte, publiée récemment dans la revue scientifique Journal of Experimental Medicine, pourrait mener à de nouvelles avenues pour le traitement des leucémies, des lymphomes et de certains types de maladies virales infectieuses.
« Notre équipe étudie comment les cellules natural killer (tueuses naturelles) peuvent éliminer les cellules hématopoïétiques (sanguines) anormales. Les cellules NK (natural killer) sont essentielles au système immunitaire et jouent un rôle indispensable en nous protégeant contre les virus et les cellules cancéreuses » a expliqué le Dr Veillette, directeur de l’unité de recherche en oncologie moléculaire à l’IRCM.
Dans une étude antérieure, les chercheurs de l’IRCM avaient démontré que la molécule SAP est un élément important dans la capacité des cellules NK à tuer les globules sanguins anormaux, lesquels se retrouvent dans les cancers du sang comme la leucémie et le lymphome, ainsi que dans certaines maladies virales infectieuses telles que la mononucléose infectieuse.
« En plus de SAP, une protéine nommée EAT-2 se retrouve aussi dans les cellules NK. Nous savions déjà que EAT-2 coopère avec SAP et, avec cette nouvelle étude, nous cherchions à mieux comprendre pourquoi les deux molécules sont requises pour le bon fonctionnement des cellules NK » a ajouté le Dr Veillette.
En utilisant une variété de techniques génétiques, biochimiques et d’imagerie, les chercheurs ont réussi à définir les mécanismes moléculaires et cellulaires selon lesquels EAT-2 contrôle l’activation des cellules NK.
« Nous avons identifié les cascades moléculaires qui se produisent et nous avons démontré que EAT-2 et SAP exercent des fonctions différentes en utilisant des mécanismes distincts. Ces résultats expliquent les rôles coopératifs et essentiels des deux molécules dans l’activation des cellules NK, permettant ainsi à ces dernières de tuer les globules sanguins anormaux » a dit le Dr Veillette.
« EAT-2 et SAP sont des molécules qui se trouvent à l’intérieur des cellules NK et elles sont liées à des récepteurs de la famille SLAM à la surface des cellules. Étant donné que les récepteurs SLAM sont à la surface des cellules et, donc, de meilleures cibles pour le développement de médicaments, ces récepteurs feront l’objet de nos futurs travaux, ce qui pourrait éventuellement mener à l’identification de nouvelles voies thérapeutiques pour les cancers du sang comme la leucémie et le lymphome » a conclu le Dr Veillette.
Selon la Société de leucémie et de lymphome du Canada, une personne au Canada est diagnostiquée avec un cancer du sang toutes les 28 minutes. En 2013, la leucémie, le lymphome, le myélome et les syndromes myélodysplasiques ont causé environ 6850 morts au pays. Par ailleurs, les leucémies et les lymphomes représentent près de la moitié de tous les cancers chez l’enfant (0 à 14 ans).
À propos de l’étude
Les travaux du Dr Veillette ont été subventionnés par les Instituts de recherche en santé du Canada, l’Institut de recherche de la Société canadienne du cancer et le Programme des chaires de recherche du Canada. Le projet a été mené à l’IRCM par Luis-Alberto Pérez-Quintero (premier auteur de l’étude), Romain Roncagalli, Huaijian Guo, Dominique Davidson et André Veillette, en collaboration avec Sylvain Latour de l’Institut des maladies génétiques Imagine à Paris.
Pour plus d’information, veuillez consulter le sommaire de l’article publié en ligne par le Journal of Experimental : www.ircm.qc.ca/veillette.
À propos de l’IRCM
Créé en 1967, l’Institut de recherches cliniques de Montréal (www.ircm.qc.ca) regroupe aujourd’hui 35 unités de recherche œuvrant dans des domaines aussi variés que l’immunité et les infections virales, les maladies cardiovasculaires et métaboliques, le cancer et les maladies génétique, la neurobiologie et le développement, la biologie intégrative des systèmes et la chimie médicinale, et la recherche clinique. Il compte aussi quatre cliniques de recherche spécialisées (cholestérol, diabète et obésité, fibrose kystique, hypertension), huit plateaux technologiques et trois plateformes de recherche dotées d’équipement à la fine pointe de la technologie. Plus de 425 personnes y travaillent. L’IRCM est une institution autonome affiliée à l’Université de Montréal et sa clinique est associée au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). L’Institut entretient également une association de longue date avec l’Université McGill. L’IRCM est financé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie du Québec.