Le Jeudi 13 mars 2014
10e anniversaire de la création des centres de santé et de services sociaux (CSSS) – Il est grand temps de prendre acte des problèmes de notre réseau!
publié par Coalition Solidarité SantéMONTRÉAL, le 13 mars 2014 – Une centaine de participant-es ont assisté hier soir à l’assemblée publique de la Coalition solidarité santé pour dresser un bilan du 10e anniversaire de la fusion des établissements de santé et de services sociaux. Entre les promesses de l’époque et la réalité d’aujourd’hui, on ne peut faire autrement que de noter un écart important. Pour la Coalition solidarité santé, il est temps de prendre acte des problèmes que cette réforme a entraînés et de développer des solutions pour assurer des services de santé et de services sociaux universels, accessibles et gratuits.
Une assemblée publique sur un enjeu majeur
L’assemblée publique a permis de placer la question des effets de la création des CSSS dans l’espace public. En donnant la parole à quatre panélistes spécialistes de ce sujet, la Coalition voulait ainsi démontrer l’urgence de mener une réflexion sur le bilan à dresser de cette réforme. « Au moment de la création des CSSS, on nous avait promis que cela viendrait régler de nombreux problèmes du réseau de la santé et des services sociaux. Dix ans plus tard, au regard des résultats, on se rend compte que l’objectif n’était peut-être pas celui qu’on nous avait présenté », explique Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé.
Depuis 10 ans, le nombre de cadres du réseau a augmenté de 30% pendant qu’il manque de personnel pour les services directs à la population, l’accessibilité aux services a diminué, le recours à la sous-traitance est devenu la norme au point où la prestation de services relève de moins en moins du secteur public, ce qui fait augmenter les coûts et les dépenses en santé. « Il faut convenir ensemble que ces fusions n’ont pas servi à économiser mais plutôt à utiliser les ressources publiques pour développer les services privés via la sous-traitance et les PPP», poursuit Jacques Benoît.
Pour nos services publics de santé et de services sociaux!
Dans ce contexte, la Coalition solidarité santé craint l’instauration du financement axé sur les patients tel qu’annoncé par le gouvernement Marois, et endossé par le PLQ dans sa campagne. « Un financement où on établit un prix pour chaque chose, où on met en concurrence les prestataires et leurs services, où le moins cher devient le meilleur, où on vise le volume plutôt que la qualité, où le patient est vu comme un « revenu », ce n’est plus de la santé, c’est un marché! », signale Jacques Benoit.
Avec une assurance autonomie qui se profile, traînant dans son sillage plus de services à domicile privés, économie sociale comprise, que de services publics, on peut être assuré que les coûts de la santé n’iront pas en diminuant, et que plusieurs réclameront bientôt plus de compressions ou une réduction du panier de services à la population.
Pour la Coalition solidarité santé, seul le système public de santé est garant des meilleurs services, à moindre coûts, parce qu’il vise le bien-être de la population, et non celui des actionnaires des compagnies privées. Et ses coûts de gestion représentent une fraction de ceux du privé. « Si on en veut pour notre argent, il faut absolument miser sur des services publics intégrés, centrés sur les besoins des patient-es et financés par des impôts progressifs aux individus et aux sociétés », ajoute le coordonnateur de la Coalition. « La santé, c’est pas une occasion d’affaires! La santé, c’est un droit. Et au Québec, comme peuple, on a déjà fait ce choix! », conclut Jacques Benoit.
À propos de la Coalition solidarité santé
La Coalition solidarité santé regroupe une quarantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise, et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.