Le Mercredi 12 mars 2014
Campagne électorale au Québec – La Fédération des cégeps formule ses attentes à l’endroit des partis politiques
publié par Fédération des cégepsMONTRÉAL, le 12 mars 2014 – À l’occasion de la campagne électorale au Québec, la Fédération des cégeps tient à exprimer ses attentes à l’ensemble des partis politiques engagés dans la course pour former le prochain gouvernement. Elle juge essentiel que le parti qui prendra le pouvoir le 7 avril se penche rapidement sur les enjeux suivants : la vitalité des cégeps dans toutes les régions du Québec, la stabilité financière du réseau collégial public, le financement de la formation continue, l’encadrement de la démocratie étudiante, les suites du Sommet sur l’enseignement supérieur et la recherche au collégial.
La vitalité des cégeps dans toutes les régions du Québec
Les cégeps offrent un accès à l’enseignement supérieur sur l’ensemble du territoire québécois, en plus de constituer dans chaque région des pôles de développement socioéconomique, sportif et culturel. Ils jouent par conséquent un rôle essentiel dans le maintien de la vitalité de leur communauté. Or, le déclin démographique qui affecte la majorité des régions aura pour effet de faire diminuer le nombre d’étudiants dans le réseau collégial. Selon les prévisions du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, les cégeps devraient enregistrer une baisse de 26 500 étudiants d’ici 2020. Financés sur la base du nombre de jeunes inscrits, des cégeps pourraient être forcés de cesser d’offrir certains programmes d’études. La Fédération attend du prochain gouvernement qu’il aide à contrer les effets de la baisse démographique dans les collèges en réactivant le Programme de l’internationalisation de l’éducation québécoise (PIEQ) voué au soutien du recrutement d’étudiants étrangers. Elle souhaite aussi le voir offrir des incitatifs financiers, sous forme de bourses d’études de 3000 $, à 500 étudiants prêts à s’inscrire à un programme auquel ils n’ont pas accès près de chez eux, dans un cégep d’une région touchée par la baisse démographique.
La stabilité financière du réseau collégial public
Entre 2011 et 2014, les cégeps ont essuyé quatre compressions budgétaires qui ont affecté les services directement offerts aux étudiants. Afin d’éviter les interruptions de services et de faire en sorte de préserver la qualité de ceux-ci, la Fédération souhaite voir le nouveau gouvernement du Québec accorder aux cégeps une meilleure stabilité financière, sur un horizon de cinq ans. Cette planification étendue des ressources allouées au réseau collégial devra inclure notamment l’intégralité des « coûts de système », les initiatives liées à la réussite et à la persévérance scolaires, le financement des constituantes, campus et centres d’études collégiales, et la bonification des sommes nécessaires pour offrir des services aux étudiants ayant des besoins particuliers.
Le financement de la formation continue
Dans un contexte où, selon Emploi-Québec, 85 % des nouveaux emplois techniques à pourvoir d’ici 2021, soit 88 000 postes, demanderont une formation de niveau collégial, les pressions sur la formation continue au cégep sont grandes. Cependant, les collèges ne peuvent répondre pleinement aux besoins de formation des adultes en raison d’obstacles relatifs au niveau de financement et à l’organisation de la formation continue. Les enveloppes budgétaires accordées aux cégeps à cet égard sont forfaitaires et ne peuvent être ajustées en fonction des fluctuations de la demande, ce qui a pour conséquence que 7000 adultes attendent actuellement qu’un établissement collégial leur offre les services qu’ils sont en droit de recevoir. Cette situation ayant déjà suffisamment perduré, la Fédération attend du prochain gouvernement qu’il prenne les décisions nécessaires pour faire en sorte que tout adulte qui le souhaite puisse accéder à une formation continue collégiale, à temps plein ou à temps partiel.
L’encadrement de la démocratie étudiante
Si tout est aujourd’hui rentré dans l’ordre dans les cégeps, il faut se rappeler que le dernier conflit étudiant a donné lieu à une détérioration du climat social dans les établissements, en raison surtout des injonctions qui ont découlé de la situation. Les jeunes des collèges ont toujours exercé un droit de grève, mais il faut s’assurer du respect de l’équité pour tous les étudiants, qu’ils soient ou non affiliés à leur association étudiante. La Fédération des cégeps demande par conséquent au parti qui formera le prochain gouvernement d’encadrer la démocratie étudiante sur le plan législatif, en balisant entre autres la tenue du vote et la détermination du quorum dans les assemblées. Elle estime que le gouvernement devrait profiter de l’actuelle période d’accalmie pour mettre en uvre de telles mesures.
Les suites du Sommet sur l’enseignement supérieur
Dans le cadre du Sommet sur l’enseignement supérieur, la Fédération des cégeps avait entre autres fait valoir la nécessité de revoir le Règlement sur le régime des études collégiales (RREC) afin que les collèges disposent de plus de latitude pour ajuster notamment la durée et le format de leurs programmes techniques et définir un certain nombre de compétences transmises, dans le but de répondre aux besoins évolutifs de certains secteurs professionnels. Elle attend du gouvernement qu’il donne suite à cette demande qui s’inscrit dans l’esprit des travaux du chantier sur l’offre de formation collégiale. Le gouvernement devra d’ailleurs se pencher sérieusement sur les pistes du rapport d’étape déposé en février dernier par le président de ce chantier, qui propose d’assurer une répartition stratégique de créneaux d’excellence entre les collèges pour en augmenter l’attractivité et de distribuer plus stratégiquement les autorisations de programmes entre les établissements, tout en réservant à certains d’entre eux l’exclusivité de programmes choisis.
La recherche au collégial
Les cégeps mènent des activités de recherche depuis plus de 40 ans. Ils sont aujourd’hui actifs dans le domaine des sciences naturelles et du génie, des sciences humaines et sociales, et de la santé. Leurs centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) contribuent par ailleurs au développement des entreprises québécoises et à l’avancement des pratiques sociales novatrices.
Or, si la contribution des CCTT est reconnue et financée à travers la récente Politique nationale de la recherche et de l’innovation, les activités de recherche menées hors des murs des centres demeurent sous-financées. Cette situation n’a pas évolué au fil des ans alors que la recherche au collégial contribue à l’enrichissement du savoir au Québec et ailleurs. La création d’une organisation centralisée dédiée au soutien de la recherche menée dans les collèges viendrait en partie compenser le manque de financement de la recherche hors CCTT. La Fédération des cégeps attend du parti élu le 7 avril qu’il investisse dans la mise en uvre d’une telle initiative.
La Fédération des cégeps est le regroupement volontaire des 48 collèges publics du Québec. Elle a été créée en 1969 dans le but de promouvoir le développement de la formation collégiale et des cégeps. Elle agit comme porte-parole officiel et lieu de concertation des cégeps, à qui elle offre des services en matière de pédagogie, d’affaires étudiantes, de formation continue, de financement, de ressources humaines, d’évaluation de la scolarité, d’affaires juridiques, de négociation et de relations du travail. La Fédération des cégeps représente les collèges pour la négociation des conventions collectives. http://www.fedecegeps.qc.ca/c/perspectives-collegiales/).