Le Mercredi 4 décembre 2013
Financement fédéral en itinérance: les groupes en itinérance tirent la sonnette d’alarme !
publié par Réseau solidarité itinérance du QuébecAlors que l’hiver débute et que l’itinérance est en croissance dans différentes régions du Québec, plus de 300 personnes se sont réunies le 3 décembre 2013 à Ottawa à l’appel du Réseau solidarité Itinérance du Québec (RSIQ). Le rassemblement visait à demander au gouvernement fédéral de maintenir l’orientation de sa Stratégie des Partenariats dans la Lutte contre l’Itinérance (SPLI).Ce programme permet d’apporter une diversité de réponses à plus de 50 000 personnes itinérantes ou à risque de l’être au Québec. A 110 jours seulement de
la fin du programme, le RSIQ a tenu une conférence de presse avec M. Thomas
Mulcair, Chef du NPD, M. Daniel Paillé, Chef du Bloc Québécois, et M. Marc
Garneau, député PLC, pour défendre le caractère généraliste et communautaire de
ce programme essentiel.
Un programme indispensable dans un contexte
d’itinérance en croissance au Québec
La SPLI est un programme efficace permettant depuis 12 ans une variété
d’actions pour prévenir et contrer l’itinérance dans les différentes régions du
Québec : travail de rue, soutien alimentaire, construction et rénovation de
refuges et de centres de jour, logements sociaux avec soutien communautaire,
programmes d’insertion sociale et professionnelle. Cet appui est d’autant plus important
que l’itinérance est en croissance au Québec.
À Montréal, les refuges ne cessent d’accueillir plus d’hommes à chaque année, avec une fréquentation en hausse de 23 % depuis 5 ans. Les ressources d’hébergement pour femmes y débordent également. Présente au rassemblement, la directrice de l’Auberge Madeleine, Micheline Cyr, a déploré avoir du effectuer 3240 refus en 2012. De même, à Québec, le YWCA
refuse en moyenne 400 femmes par an faute de places et de ressources suffisantes. Entre août 2010 et septembre 2012, ce sont 1090 personnes qui ont été refusées par la Maison d’hébergement dépannage de Valleyfield, soit en moyenne 42 personnes par mois. A Gatineau, ce sont 17% de plus de jeunes entre 13 et 17 ans qui ont fréquenté les hébergements
d’urgence en 2012. Si le programme ne va pas à lui seul mettre fin à
l’itinérance, il permet d’éviter que plus de personnes tombent à la rue et que
celles en situation d’itinérance soient prises en charge et puissent en sortir.
La nécessité de maintenir une diversité de réponses en itinérance
Si la SPLI a été renouvelée lors du dernier budget fédéral, elle serait
réorientée vers un modèle: le Housing First. C’est une approche qui entend mettre
fin à l’itinérance en fournissant un logement via le secteur privé aux
personnes itinérantes accompagné d’un soutien et qui s’adresse à une frange
limitée de la population itinérante, à savoir les personnes vivant à la rue
principalement en milieu urbain. Si cela peut constituer une des réponses à
l’itinérance, il reste qu’elle ne peut être la seule face à un phénomène complexe. Prévenir et contrer l’itinérance demande une pluralité de réponses. Pour le RSIQ, seule une SPLI
généraliste et communautaire permet d’adresser les besoins divers de toutes les
personnes en situation ou à risque d’itinérance.
Front commun au Québec pour
sauvegarder le modèle actuel
Suite au
budget fédéral annonçant la volonté de réorienter le programme, le RSIQ a lancé
une campagne afin de demander le maintien du modèle actuel de la SPLI, collectant
plus de 2000 appuis au Québec: les 104 députés de l’Assemblée nationale via une
résolution unanime, de nombreux députés fédéraux, les villes de Montréal,
Sherbrooke et Saguenay, une vingtaine de regroupements nationaux, plus de 200
organismes communautaires et des centaines de citoyens. Les réponses en
itinérance mises en place actuellement au Québec et adaptées aux différents
profils et parcours des personnes sont menacées par une réorientation du
programme.
« L’aide fédérale doit continuer à soutenir une diversité d’interventions pour faire
face aux différentes réalités qui sont vécues. Ottawa ne doit pas imposer son
approche de Housing first, mais continuer à laisser les régions déterminer
leurs priorités et les actions à soutenir dans la lutte à l’itinérance », a déclaré le Président du RSIQ, Pierre Gaudreau.
Contact presse :
Anne Bonnefont : 514 659 4733 [email protected]