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Communiqué

Ottawa, le 19 novembre 2013 – La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac dénonce la plus récente tentative de l’Association canadienne des dépanneurs en alimentation(ACDA) pour faire dérailler le processus de révision de la Loi sur le tabac du Québec en ciblant les élus qui s’apprêtent justement à faire des recommandations à cet égard, soit « les 10 … membres de la commission parlementaire de la santé et des services sociaux ».

L’ACDA, qui entretient des liens particulièrement étroits avec l’industrie du tabac et qui défend toujours scrupuleusement ses intérêts, vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle campagne de pressions sur la contrebande de tabac dans la circonscription de chacun des membres de la Commission de la Santé, leur demandant d’en faire la seule priorité gouvernementale en lien avec le contrôle du tabac.

« Il est clair qu’en martelant le message à savoir que le gouvernement doit prioriser la lutte à la contrebande aux dépens de toute autre intervention, l’ACDA espère dissuader les membres de la Commission de faire de robustes recommandations en faveur d’un resserrement de la Loi, notamment pour interdire les stratégies de marketing d’une industrie qui parvient toujours à attirer 30 000 jeunes par an dans son piège mortel, » dit Flory Doucas, porte-parole de la Coalition. « L’objectif de l’ACDA ne peut être plus clair : faire de la lutte à la contrebande la seule priorité gouvernementale et, ce, afin de contrer toutes les mesures réclamées par les groupes de santé pour mieux protéger les jeunes contre le tabagisme et ses méfaits. »

En effet, la pétition qui sera diffusée dans des douzaines de dépanneurs des circonscriptions ciblées demande explicitement « que la lutte à la contrebande demeure la priorité de la stratégie de contrôle du tabac » des élus. De fait, « la stratégie de l’ACDA est la même depuis sa fondation : créer une diversion à l’aide de la contrebande afin d’empêcher de nouveaux contrôles sur l’industrie du tabac. Nous interpellons les membres de la Commission afin de ne pas se laisser berner par ce porte-étendard de l’ennemi numéro 1 de la santé publique que sont les fabricants de produits du tabac, » ajoutemadame Doucas.

Les groupes de santé du Québec réclament depuis 2010 le renforcement de la Loi afin qu’elle interdise l’aromatisation des produits du tabac et la mise en marché de nouvelles catégories ou marques de tabac. Ils souhaitent également voir la mise en œuvre de l’emballage standardisé et neutre, une demande qui a été renforcée en août dernier alors que l’ancienne ministre de la Santé de l’Australie, l’honorable Nicola Roxon, s’est déplacée à Québec pour témoigner devant la Commission dans le cadre de ses audiences sur la Loi.

« En sonnant constamment l’alarme sur la contrebande, l’industrie et ses porte-étendards cherchent à détourner l’attention des parlementaires des produits et du marketing qui menacent réellement la santé des jeunes, soit les produits légaux avec leurs emballages branchés et saveurs alléchantes, et à empêcher des restrictions pour ceux-ci, » conclut madame Doucas.

Comme d’habitude, l’ACDA continue à induire les parlementaires en erreur quant à l’ampleur et les risques de la contrebande, ainsi qu’aux causes et aux solutions en lien avec le tabagisme.

1) L’ACDA prétend représenter les intérêts des détaillants du tabac, mais ses actions sont particulièrement bénéfiques pour les fabricants du tabac.

Trois des hauts dirigeants de l’ACDA sont des anciens de l’industrie du tabac, et l’organisme figure de façon proéminente dans les documents stratégiques de la multinationale BAT, propriétaire d’Imperial Tobacco.

2)La campagne de l’ACDA concrétise la stratégie énoncée par les multinationales du tabac.

Les documents internes de BAT (propriétaire d’Imperial Tobacco) et de Philip Morris International (propriétaire de Rothmans) précisent que la perception d’un marché de la contrebande en croissance ainsi que les « initiatives » de relations publiques en lien avec la contrebande ont justement pour effet de freiner les hausses de taxes et de prévenir la nouvelle réglementation. C’est pourquoi, partout dans le monde, l’industrie utilise le prétexte de la contrebande pour s’opposer aux mesures de réduction du tabagisme, un stratagème par ailleurs parfaitement illustré par l’inscription de l’ACDA dans le registre des lobbyistes.

3)L’ACDA peut bien prétendre se soucier de la santé des jeunes, mais ce sont les produits vendus dans les dépanneurs qui constituent leur porte d’entrée au tabagisme — pas la contrebande.

La vaste majorité des jeunes qui s’initient au tabagisme le font avec des produits légaux, soit les marques des grands cigarettiers ou les petits cigares aromatisés (pour lesquels il y a peu ou pas de contrebande). De plus, ce sont les dépanneurs qui représentent la plus importante source de tabac pour les jeunes : selon les statistiques du ministère de la Santé, 38 % des détaillants québécois ayant fait l’objet d’une vérification ont accepté de vendre du tabac à un mineur.

4)La contrebande a provoqué la fermeture de centaines de dépanneurs? FAUX!

Même les propres chiffres de l’ACDA contredisent ses prétentions comme quoi « des centaines de dépanneurs ont … fermé leurs portes depuis cinq ans » principalement à cause de la contrebande. Selon ses propres rapports sur la santé des dépanneurs au Canada, le nombre total de dépanneurs au Québec était pratiquement le même en 2011 (5900) qu’en 2008 (5897), alors que ce nombre a substantiellement baissé en Alberta où il y a pourtant très peu de contrebande.

5)La contrebande n’est plus une menace, grâce aux interventions gouvernementales.

Seuls l’industrie et les groupes qui y sont associés continuent de sonner l’alarme quant à la contrebande et de critiquer le gouvernement pour son « inaction », malgré les estimations très rigoureuses et claires du gouvernement du Québec qui la fixe à 15 % du marché. Les groupes de lutte contre le tabac appuient la lutte contre la contrebande et y participent énergiquement, mais tiennent à ce qu’elle ne se fasse pas aux dépens de la santé publique.

6)À l’opposé, le tabagisme ne diminue plus depuis 2006 au Québec, notamment à cause du manque d’encadrement des stratégies de marketing par les gouvernements.

Si on veut empêcher l’expérimentation et l’initiation au tabagisme par les jeunes, il faut intervenir auprès des caractéristiques des produits du tabac qui les rendent attrayants pour les jeunes comme les nouveaux arômes alléchants et les emballages trompeurs et séducteurs. Or, le gouvernement n’a rien fait pour interdire ces manœuvres, bien que des mesures en ce sens aient déjà été mises en œuvre dans d’autres juridictions.

Vous pouvez accéder au communiqué complet, incluant annexes et références, à l’adresse suivante:
http://cqct.qc.ca/Communiques_docs/2013/PRSS_13_11_19_CampagneACDA_ComtesMemCommSante.pdf


Renseignements :


Flory Doucas, porte-parole CQCT. Tél. : 514-598-5533 ; cell. : 514-515-6780.

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