Le Mercredi 11 septembre 2013
Tests en laboratoire et sondage exclusif de la Société canadienne du cancer : la cigarette électronique est étiquetée de façon trompeuse, et est plus populaire auprès des jeunes
publié par Société canadienne du cancerMONTRÉAL, le 11 septembre 2013 – La Société canadienne du cancer (SCC) – Division du Québec profite aujourd’hui du dépôt de l’avis de l’Institut national de la santé publique du Québec concernant la cigarette électronique pour rendre publics des tests effectués à sa demande par le Laboratoire de spectrométrie de masse de l’Université de Montréal. Sur les 13 produits testés, 9 présentent d’importantes anomalies et seulement 4 respectent leur étiquetage. Plus inquiétant encore : les produits portant la mention « sans nicotine » passent très mal le test, puisque deux tiers d’entre eux (6/9) en contiennent.
De plus, un sondage réalisé par Léger auprès de 2 000 répondants commandé par la SCC le démontre hors de tout doute : c’est auprès des jeunes que la popularité de la cigarette électronique monte en flèche. Près du quart des 18-24 ans l’ont utilisée dans la dernière année, alors que pour l’ensemble de la population, c’est uniquement 9 %. Et c’est à 60 % que ces jeunes affirment l’utiliser par plaisir ou par curiosité, le désir d’arrêter de fumer arrivant loin derrière. « Ces chiffres déboulonnent le mythe d’une cigarette électronique faite pour faciliter la cessation tabagique. À la SCC, nous sommes extrêmement inquiets face à un gadget qui semble beaucoup trop plaire aux jeunes, fumeurs ou non. Il est primordial de mieux contrôler ce produit. », déclare Mélanie Champagne, directrice des questions d’intérêt public, SCC – Division du Québec.
La SCC demande donc au gouvernement d’inclure dans la Loi sur le tabac un encadrement de la cigarette électronique qui amènera un(e) :
- Interdiction de la vente aux mineurs ;
- Encadrement de la publicité/promotion ;
- Réglementation sur le contenu du produit et de ses émissions ;
- Interdiction de fumer la cigarette électronique dans les lieux publics où le tabac est interdit.
« Les fabricants et les distributeurs allèguent que ces nouveaux produits ne contiennent aucune trace de nicotine et qu’ils ne font que produire une vapeur inoffensive, et on le voit, c’est faux, déclare Mme Champagne. Personne ne connaît la composition exacte de ces produits. Et même si on n’a pas encore de chiffres précis, beaucoup de parents nous disent que leurs enfants essaient ces produits pour le plaisir, pour imiter les adultes. »
N’en déplaise aux grandes compagnies de tabac, qui rachètent une à une les petits fabricants de cigarettes électroniques, ces produits présentent des risques pour la santé. D’ailleurs, les chercheurs et les organismes de santé publique ne considèrent pas la cigarette électronique comme un produit de remplacement du tabac pour cesser de fumer. Selon le site du MSSS, « les produits contenant de la nicotine ou se prétendant outil d’arrêt tabagique doivent recevoir une homologation pour être vendus au Canada. Jusqu’à présent, aucune cigarette électronique n’a reçu d’homologation ».
E-cigarette au Québec : le Far West !
- Non réglementée, non testée, elle est vendue dans les commerces les plus accessibles comme les Dollorama, les dépanneurs et les pharmacies ;
- La plupart du temps, elle est aromatisée, la rendant plus attirante pour les jeunes ;
- On ne connaît pas ses effets à long terme, et aucune instance de santé reconnue et indépendante ne la recommande comme une façon efficace de cesser de fumer ;
- Elle est largement publicisée et « renormalise » le fait de fumer, ce qui risque de faire perdre bien des acquis dans la lutte au tabac.
Depuis 75 ans, la Société canadienne du cancer est avec les Canadiens dans le combat pour la vie. Toutes ces années, nous avons travaillé sans relâche à prévenir le cancer, à financer la recherche et à soutenir les personnes touchées par la maladie. Forts de cette expérience, nous continuons de lutter avec les Canadiens pour changer le cancer à jamais afin qu’ils soient moins nombreux à y faire face et plus nombreux à y survivre. Pour en savoir plus, visitez cancer.ca ou appelez notre Service d’information sur le cancer, au 1 888 939-3333.
Renseignements :
Mélanie Champagne, directrice, Questions d’intérêt public
Société canadienne du cancer – Division du Québec
[email protected]
514 651-1470