Stagnation du tabagisme au Québec : La Coalition invite les parlementaires à resserrer la Loi sur le tabac

Comparaissant ce matin devant la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT), qui représente quelque 460 organisations québécoises sur la question de la lutte contre le tabac, proposera plusieurs mesures visant à bonifier la Loi sur le tabac. Cette dernière est demeurée inchangée depuis 2005. La CQCT sera accompagnée pour son témoignage par l’honorable Nicola Roxon, ex-ministre fédérale de la Santé de l’Australie, qui a parrainé la première loi au monde obligeant l’emballage neutre et standardisé des produits du tabac.

Selon la CQCT, des mesures plus contraignantes sont nécessaires afin de contrer le tabagisme, qui stagne autour de 24 % depuis le milieu des années 20001. « Les fabricants de tabac ont trouvé de nouvelles stratégies qui rendent leurs produits plus attrayants pour les jeunes, et ils parviennent ainsi à recruter des dizaines de milliers de nouveaux jeunes fumeurs tous les ans — soit autant qu’il n’en faut pour remplacer les milliers de fumeurs qui décèdent ou qui arrêtent. Il est grand temps que la loi québécoise s’adapte au fait qu’aussi longtemps que la loi le leur permettra, l’industrie va continuer d’innover au niveau de leurs produits en vue de maximiser l’initiation au tabagisme et de retenir les fumeurs actuels, » souligne Flory Doucas, co-directrice et porte-parole de la CQCT.

« Malheureusement, les gouvernements sont toujours à la remorque des géants du tabac, réagissant parfois des années après l’apparition de nouvelles ruses, et souvent avec des demi-mesures qui finissent par être facilement déjouées. » Par exemple, autour de 2005, le marché a été inondé de produits du tabac aromatisés aux saveurs alléchantes comme la cerise, la vanille et même le chocolat, produits qui ont scandalisé les parents, les médecins et même de nombreux politiciens. Or huit ans plus tard, on voit encore ces mini-cigares aromatisés aux mêmes saveurs dans tous les dépanneurs du Québec. Pareillement, les cigarettes ultra-minces d’allure féminine, introduites en 2007, demeurent sur le marché — sans qu’il n’y ait eu le moindre suivi à ce sujet provenant du gouvernement. »

« Il est temps que le gouvernement adopte des mesures qui auront pour effet d’empêcher — une fois pour toutes ! — la mise en marché de produits qui aggravent toujours plus le problème criant du tabagisme en augmentant l’attrait du tabac via les emballages, les saveurs et d’autres nouveautés. C’est précisément cet objectif qui est à la base des principales revendications des groupes de santé. »

« Le statu quo en matière de tabagisme est inacceptable. Chaque décès évitable en est un de trop, mais ici on parle 10 400 décès par année, soit la plus importante cause de décès évitables au Québec. Ajoutons à cela l’immense fardeau que le tabac entraîne sur le système de santé2, et il est clair que la société québécoise fait face à une catastrophe de santé publique. Nous espérons pouvoir compter sur nos parlementaires pour reconnaitre l’urgence de la situation et pour appuyer des mesures ambitieuses dans le but de combattre ce fléau, » conclut la porte-parole de la CQCT, Flory Doucas.

Principales mesures réclamées

Pour diminuer l’attrait des produits du tabac :

• Interdiction complète de toutes les saveurs, incluant le menthol : étendre à tous les produits du tabac l’interdiction des additifs énumérés dans la loi fédérale ;
• Moratoire sur les nouveaux produits du tabac : interdire la mise en marché de tout nouveau produit du tabac, soit au niveau de son emballage (ex. modernisation de l’imagerie d’une marque) ou au niveau du produit lui-même (ex. cigarettes ultra-minces) ;
• Standardisation des emballages : emballages complètement standardisés (format, matériau) et complètement libres d’éléments promotionnels (éléments de marque, logo, graphisme) à l’exception du nom de la marque.

Pour protéger les travailleurs et les populations vulnérables de la fumée secondaire :

• Interdiction de fumer sur les terrasses de restaurants et de bars ;
• Interdiction de fumer dans les véhicules en présence d’enfants ;
• Interdiction de fumer dans les terrains de jeux pour enfants.

Renseignements :
Flory Doucas
Co-directrice et porte-parole, Coalition québécoise pour le contrôle du tabac
Tél. : 514 598-5533
Cell. : 514 515-6780