Le Vendredi 5 juillet 2013
Des féministes qui se mêlent de leurs affaires – En route vers le Forum des États généraux de l’action et l’analyse féministes
publié par Fédération des femmes du QuébecMONTRÉAL, le 5 juill. 2013 – Les trois porte-parole des États généraux de l’action et l’analyse féministes, Alexa Conradi, Delice Mugabo et Isabelle Picard, ainsi que Aurélie Arnaud de Femmes autochtones du Québec (FAQ) rencontraient les journalistes hier pour faire le point sur les idées phares qui ressortent des « tables de travail » qui viennent de déposer leurs rapports au comité d’orientation des États généraux (https://www.etatsgenerauxdufeminisme.ca/index.php/les-tables).
À l’approche du Forum des États généraux, qui permettra aux femmes, aux féministes et aux groupes de femmes de se prononcer sur des propositions concrètes, les porte-parole soulignent que les tables proposent au mouvement d’ouvrir de nouveaux chantiers. Avec les États généraux, le mouvement féministe a voulu se doter d’un espace pour faire le bilan de ces victoires et réfléchir aux nouvelles orientations à donner à son action pour les années à venir. « Les rapports des tables nous interpellent, car on y indique que les féministes devraient apporter leur approche dans toutes les sphères de la société et ne pas se cantonner aux seuls enjeux dits de «condition féminine». Les rapports ouvrent la voie à des débats de société » soutien Isabelle Picard.
En regard des conclusions des tables, il apparaît que la lutte menée par le mouvement pour l’accès des femmes au marché du travail amène aujourd’hui les féministes à critiquer la structure du travail et de l’économie. « Les femmes participent à un système qu’elles n’ont pas créé et en subissent les conséquences (ghettos d’emplois pour les femmes immigrantes ou racisées, non-valorisation des domaines traditionnellement féminins et difficulté d’accès aux sphères historiquement masculins, travail gratuit pour la famille et la communauté, pauvreté à la retraite). Il y a donc un espace pour les féministes pour proposer un système économique qui prend en compte notre perspective du travail et de l’économie qui s’articulent à travers la conception du bien-être des individus, des communautés et des écosystèmes », affirme Alexa Conradi.
Toute la connaissance développée autour de la lutte pour l’autonomie des femmes porte aujourd’hui les féministes à réfléchir à l’autonomie et à l’égalité des rapports entre peuples ou encore entre les femmes ou entre les femmes et la démocratie. « Les rapports invitent le mouvement à soutenir l’autodétermination des femmes et peuples autochtones ou à questionner l’absence d’influence des citoyennes sur la démocratie ou encore à réfléchir pourquoi les femmes immigrantes et les femmes racisées se trouvent au bas de l’échelle et peu représentées dans l’espace public et démocratique », explique Delice Mugabo. « Les rapports poussent le mouvement à prendre note de l’intersection des systèmes d’oppression dans la production des inégalités vécues par les femmes, » poursuit-elle.
Aurélie Arnaud, de Femmes autochtones du Québec, explique la relation qui existe entre le mouvement féministe québécois et les femmes autochtones : « Nous partageons une relation de partenariat dans le respect mutuel de l’autonomie de nos mouvements. L’implication de FAQ à l’intérieur des États généraux est basée sur un dialogue de nation à nation égalitaire. Nous avions envie de faire voir un point de vue différent dans le respect de la diversité qui constitue le mouvement féministe. » Les femmes autochtones ont donc participé activement aux tables de travail et leurs idées se trouvent reflétées dans les rapports.
Les femmes sont donc invitées à se saisir de ces enjeux et de bien d’autre encore en participant au Forum des États généraux, qui se tiendra du 14 au 17 novembre 2013 à Montréal (UQAM). 800 participantes y sont attendues pour quatre jours de délibération, de formation et d’échange pour décider ensemble des nouvelles orientations et pistes d’action à prendre pour le mouvement féministe. Le comité d’orientation des États généraux est constitué d’une vingtaine de femmes féministes, chacune présente à titre individuel à l’exception de trois organisations : la FFQ, Relais-femmes et Femmes autochtones du Québec.
Il est possible de s’inscrire dès maintenant en ligne au :
https://www.etatsgenerauxdufeminisme.ca/index.php/s-impliquer/113-inscrivez-vous-au-forum
Pour en savoir plus :
https://www.etatsgenerauxdufeminisme.ca/
Cybel Richer-Boivin
Responsable des communications
514-717-4847