Le Jeudi 20 juin 2013
Une embellie qui pourrait être de courte durée selon le FRAPRU
publié par Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)MONTRÉAL, le 20 juin 2013 – « Les locataires, et en particulier celles et ceux qui sont à plus faible revenu, ne sont pas sortis du bois, malgré la hausse des taux d’inoccupation dans l’ensemble des régions métropolitaines du Québec ». C’est ce qu’affirme François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), à la lumière du Rapport sur le marché locatif pour le printemps 2013, publié aujourd’hui par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Le FRAPRU s’alarme principalement de la gravité de la pénurie de logements locatifs dans les régions où un développement économique effréné, lié à l’activité minière, maintient les taux de logements inoccupés à peine au-dessus de 0 %. C’est le cas à Val d’Or (0,1 %), Amos (0,5 %) et Rouyn-Noranda (0,6 %) en Abitibi, et Sept-Îles (0,9 %), sur la Côte-Nord. Selon François Saillant, « ce qui est le plus préoccupant, c’est que, malgré la rareté persistante, à peine 3 logements locatifs ont été mis en chantier à Val d’Or et Amos durant toute l’année 2012 et qu’aucun ne l’avait été à Val d’Or et Rouyn au cours des trois premiers mois de 2013 ».
Quant à la région métropolitaine de Montréal où le taux de logements inoccupés peut maintenant être considéré comme équilibré à 3,0 %, l’organisme estime qu’il faut relativiser l’amélioration actuelle à la lumière des chiffres sur les mises en chantier d’appartements à louer. Celles-ci continuent en effet d’être à la baisse. Selon les données provisoires publiées le 10 juin par la SCHL, le nombre de mises en chantier de logements locatifs a chuté de 34 % aux cours des cinq premiers mois de 2013 par rapport à la même période en 2012. La baisse est particulièrement marquée sur la Rive-Sud.
Le FRAPRU constate aussi que le taux de logements inoccupés est remonté à 2,2 % à Québec, alors qu’il était à 0,7 % l’an dernier. Même s’il salue cette amélioration, l’organisme considère qu’elle demeure fragile et que la pénurie de logements locatifs a laissé des traces sur le coût des loyers qui y a augmenté de pas moins de 20 % depuis le premier rapport du printemps de la SCHL publié en 2007.
Où sont passés les logements sociaux?
Selon le FRAPRU, si le financement de nouveaux logements sociaux a, pendant plusieurs années, soutenu l’offre de logements locatifs dans certaines régions, ce n’est plus réellement le cas. Selon des données de la SCHL, le nombre de mises en chantier de logements coopératifs est passé de 1 080 en 2009 à 320 en 2012. La chute a été particulièrement brutale dans la région de Montréal, où ce nombre est passé de 710 à 73!
De manière plus générale, le FRAPRU, qui considère déjà largement insuffisant le financement annuel de 3 000 nouveaux logements sociaux annoncés à trois reprises au cours des cinq dernières années par le gouvernement libéral, puis par celui du Parti québécois, se désole que cet objectif n’ait jamais été atteint. Selon François Saillant, « De 2009-2010 à 2011-2012, autour de 2 100 logements sociaux ont en moyenne été réellement mis en location annuellement dans le cadre d’AccèsLogis, le seul programme qui permette encore le développement de nouveaux logements sociaux au Québec. Or, loin de s’améliorer, la situation s’est dégradée en 2012-2013, ce nombre chutant en bas de 1 800 ».
Pour le 1er juillet
Même s’il ne s’attend pas à ce qu’un très grand nombre de ménages se retrouvent sans toit au moment de la journée des déménagements, le 1er juillet, le FRAPRU recommande aux ménages qui ne se sont pas encore trouvé un logement d’entrer en contact le plus rapidement possible avec les services d’urgence mis en place par les municipalités. Dans le cas de Montréal, le numéro d’urgence est le (514) 868-4002. À Québec, il faut appeler au (418) 780-5211 et, en cas d’urgence, en dehors des heures normales de bureau, au (418) 691-6647. Dans le cas de Rouyn-Noranda, il faut téléphoner au (819) 795-7145. Dans tous les autres cas, c’est l’Office municipal d’habitation qui doit être contacté. Le FRAPRU recommande également aux ménages en difficulté d’en informer le comité logement ou l’association de locataires de sa localité. La liste peut être trouvée sur le site web du FRAPRU à www.frapru.qc.ca.
François Saillant (514) 919-2843 (cellulaire)
À Québec : Véronique Laflamme (418) 956-3403 (cellulaire)
Site web du FRAPRU : www.frapru.qc.ca.