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Communiqué

MONTRÉAL, le 29 mai 2013 – Les modes de financement des organismes communautaires que tendent à privilégier tant le gouvernement que les nouvelles fondations privées réduisent la capacité d’action de ces groupes dans leur communauté et augmentent lourdement leur bureaucratie interne. C’est ce que révèle une étude publiée aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui s’appuie sur un sondage probabiliste auquel ont participé 346 groupes.

« Les groupes communautaires sont de plus en plus financés selon une logique empruntée au secteur privé. L’État sous-traite une part de ses services sociaux et établit avec les groupes des relations contractuelles qui sont bien loin de leur mission de base. De la même façon, des fondations se servent du besoin de financement de ces groupes pour les mettre au service de leurs objectifs très précis d’intervention sociale pour lesquels les communautés ne sont pas consultées », souligne le chercheur Guillaume Hébert, auteur de l’étude.

« Cette gouvernance managériale imposée aux groupes s’accompagne aussi de lourdes tâches de reddition de comptes. Parmi les groupes étudiés, 62% d’entre eux ont vu une augmentation importante du nombre de rapports, de données ou de statistiques à fournir aux bailleurs de fonds. Sur de minuscules équipes, il y a parfois trois personnes qui se consacrent uniquement à la paperasse. C’est très inquiétant de voir tous ces gens qui pourraient intervenir auprès de ceux et celles qui en ont besoin se transformer en bureaucrates. Il n’est vraiment pas certain que ce soit là l’investissement public le plus approprié », s’inquiète le chercheur Francis Fortier, auteur de l’étude.

Le sondage révèle non seulement que des groupes doivent changer leur mission en fonction des bailleurs de fonds, mais également que certains bailleurs de fonds s’immiscent dans les instances décisionnelles pour faire modifier la direction des politiques. Cette façon de fonctionner change la façon dont les groupes perçoivent leur rôle : 49% d’entre eux considèrent que leur fonction est « d’offrir un service là où existe un marché ». Ce n’est pas là le seul effet. Ces modes de financement managériaux favorisent la mise en place de tarifs pour les activités et services organisés par les groupes.

« Notre sondage révèle que pour 47% des organismes qui utilisent cette tarification, elle sert à diminuer la participation à leurs activités, car ils n’ont plus les moyens de suffire à la demande. Les tarifs ont ici le même effet que lorsque l’État en fait usage : il réduit l’accès aux services » constate Francis Fortier.

L’étude Les organismes communautaires au Québec : Financement et évolution des pratiques est disponible gratuitement à : www.iris-recherche.qc.ca.


Renseignements :

Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable aux communications, 514-814-1522.

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