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Communiqué

La grande majorité des Québécois appuie les mesures réclamées

MONTRÉAL, le 28 mai 2013 – Il y a un an, les groupes de santé se sont réunis pour demander un renforcement de la Loi sur le tabac au gouvernement du Québec. À l’aube de la prochaine Journée mondiale sans tabac de l’OMS (le vendredi 31 mai), ces mêmes groupes interpellent le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Réjean Hébert, afin qu’il précise son échéancier pour le renforcement de la Loi sur le tabac : « Monsieur le ministre, lors de la dernière campagne électorale, le Parti Québécois s’est engagé à renforcer la Loi sur le tabac. Qu’attendez-vous pour vous engager à déposer un projet de loi à l’automne prochain ? »

Depuis l’appel des groupes d’il y a un an, quelque 34 000 élèves du secondaire ont commencé à fumer, au moins 23 000 jeunes sont devenus des fumeurs réguliers, 7 000 Québécois et Québécoises ont reçu un diagnostic de cancer du poumon et 10 400 Québécois sont décédés des conséquences du tabac.

Ce sont ces statistiques qu’a déplorées Micheline Bélanger, survivante d’un cancer du poumon et souffrant d’emphysème, lors d’une conférence de presse sur la colline parlementaire à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac. « Je suis encore plus indignée étant donné qu’il y a exactement un an, le 28 mai 2012, j’ai participé à une conférence de presse très similaire à Montréal soulignant la Journée mondiale sans tabac. Lors de cette conférence, j’ai exposé mon histoire personnelle au grand public, ce qui n’est ni facile ni plaisant. Je l’avais fait parce que je voulais mettre un visage humain sur les statistiques et convaincre le gouvernement de faire quelque chose pour empêcher que d’autres ne tombent dans le même piège que moi. »

Les groupes de santé rappellent que c’est depuis 2006 qu’ils ont commencé à sonner l’alarme au sujet des nouveaux produits de tabac aromatisés, qui ont rapidement dépassé en popularité les cigarettes traditionnelles auprès des élèves du secondaire, et qui ont renversé la tendance à la baisse du tabagisme chez les jeunes des dix années antérieures. Ils ont également souligné que le Rapport de mise en œuvre de la loi 2005-2010, qui devait normalement mener à une révision de la Loi, a été déposé il y a maintenant plus de deux ans et demi.i

Année après année, les ONG qui luttent pour réduire les maladies, la souffrance et les décès dus au tabac réclament un renforcement de la Loi, « mais le gouvernement fait la sourde oreille. Pourtant, les solutions sont claires, à notre portée et sans coût significatif » déplore Flory Doucas, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, qui regroupe plus de 450 organismes québécois appuyant une série de mesures de réduction du tabagisme. « Pendant ce temps, le taux de tabagisme ne baisse plus de façon importante, ce qui veut dire qu’une nouvelle génération remplace les fumeurs qui décèdent ou ceux qui parviennent à arrêter… C’est une perpétuelle catastrophe de santé publique. »

Neuf Québécois sur dix disent qu’il faut rendre le tabac moins attrayant pour les jeunes

Les mesures réclamées sont non seulement endossées par les experts, mais jouissent d’un énorme appui dans la population québécoise. Lors de la conférence de presse, la Division du Québec de la Société canadienne du cancer a dévoilé les résultats d’un sondage Léger Marketingii montrant que 88 % des Québécois souhaitent qu’on oblige l’industrie du tabac à rendre ses produits moins attrayants pour les jeunes. « En plus d’être bénéfiques pour la protection des jeunes, ces mesures sont très populaires au sein de la population. Plus spécifiquement, 82 % des Québécois souhaitent l’interdiction de la mise en marché de nouveaux produits du tabac et 76 % appuient l’interdiction de l’aromatisation du tabac. Il est temps d’agir, et c’est ce que la SCC a fait en lançant une pétition dans ses 87 Relais pour la vie, partout au Québec » précise Mélanie Champagne, coordonnatrice des questions d’intérêt public pour l’organisme.

Dre Pierrette Michaud, médecin de famille en santé publique et porte-parole de l’Association des médecins omnipraticiens de Québec, « déplore que le gouvernement tarde à investir dans la prévention du tabagisme, lequel accapare le tiers des coûts d’hospitalisation au Québec. Le ministre de la Santé dit vouloir trouver des solutions à l’extérieur des hôpitaux, mais n’a pas encore posé de gestes concrets pour confronter la première cause de maladies évitables au Québec. Le renforcement de la Loi sur le tabac est une solution évidente, efficace et économique pour alléger le fardeau sur le système de santé, en plus de sauver d’innombrables vies. »

1) Emballage neutre et standardisé

La lutte contre le tabac passe nécessairement par la prévention du tabagisme chez les jeunes, affirme Mario Bujold, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé. « Une forte proportion de jeunes expérimentent les produits du tabac parce que ceux-ci sont présentés de manière attrayante et, ce sont les produits légaux qui constituent la principale porte d’entrée au tabagisme. »

« Ce n’est pas parce que les produits du tabac ne sont plus à la vue du grand public depuis 2008 que ceux-ci cessent de se développer. Les paquets de cigarettes et de petits cigares sont de plus en plus sophistiqués, stylisés et trompeurs, ce qui a pour effet d’attirer les jeunes dans le piège du tabagisme. C’est pourquoi nous réclamons un emballage neutre et standardisé, comme vient de le faire l’Australie. Sans marketing trompeur sur l’emballage, le produit deviendra rien de plus que de simples feuilles de tabac haché, et l’industrie ne pourra plus associer à ses produits mortels des valeurs importantes pour les jeunes, comme l’indépendance et la féminité », explique monsieur Bujold.

2) Interdiction de l’aromatisation ( voir : http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/sante/eqsjs.htm xi Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2008.
http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/sante/pdf2009/Tabac_alcool2008c3.pdf xii Institut de la statistique du Québec, Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2008, page 52.
http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/sante/tabac_alcool.htm xiii Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Les jeunes préfèrent les marques légales, 2 octobre 2011.
https://cqct.qc.ca/Documents_docs/DOCU_2011/DOCU_11_10_02_MarquesCigarettesDesJeunes_Legal_vs_contrebande.pdf xiv Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Calcul du nombre de nouveaux fumeurs, novembre 2010.
https://cqct.qc.ca/Documents_docs/DOCU_2010/STAT_10_11_26_CalculsNombreNouveauxJeunesFumeursQc.pdf

Renseignements :

Flory Doucas, Coalition québécoise pour le contrôle du tabac : 514-598-5533; cell. 514-515-6780.
Mélanie Champagne, Société canadienne du cancer, division du Québec : cell. 514.651.1470
Mathieu Leroux, Association pulmonaire du Québec : 514 287-7400, poste 235

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