Semaine nationale de la santé mentale : Dépendance et santé mentale, un enjeu de taille

Les CRD constatent qu’à ce jour le système de soins semble incapable de traiter les troubles concomitants de façon simultanée ou selon la séquence recommandée. Cette situation fait en sorte que les clientèles qui souffrent de cette double problématique sont prises en charge de manière inefficace.

C’est pourquoi, l’ACRDQ réaffirme l’importance d’accorder une priorité à cette clientèle dans le cadre de la publication du 2^e Plan d’action en santé mentale, lequel devrait être publié par le ministère de la Santé et des Services sociaux à l’automne 2013.

Un défi de continuité des services

Les troubles concomitants de santé mentale et de dépendance posent des défis importants pour les dispensateurs de soins de santé. Au Québec, les personnes aux prises avec un problème de dépendance et de santé mentale sont trop souvent traitées pour un seul des deux problèmes à la fois, parce que les systèmes de soins en santé mentale et en dépendance sont distincts et cloisonnés. Selon l’ACRDQ, les troubles concomitants doivent être traités simultanément ou dans une séquence planifiée afin d’éviter l’abandon au traitement ou la rechute de cette clientèle vulnérable.

Le Québec doit développer des modèles de prise en charge des clientèles aux prises avec un trouble concomitant ainsi qu’une expertise spécifique dans le traitement de la comorbidité des problèmes de dépendance et de santé mentale. Les CRD disposent d’une expertise qui répond aux besoins des personnes qui présentent un trouble léger et modéré de santé mentale et un problème de dépendance. Cette clientèle constitue la très grande majorité des usagers ayant un trouble concomitant déjà pris en charge dans les CRD.

Comment réduire des services hospitaliers coûteux

Au Canada, près du tiers (30,8 %)¹ de tous les patients hospitalisés en psychiatrie ont reçu un diagnostic de maladie mentale avec troubles concomitants liés à la consommation de psychotropes. Cette clientèle utilise de façon accrue des services hospitaliers coûteux en raison de mauvaises trajectoires et de difficultés d’accès à des soins appropriés. Une meilleure coordination des soins offerts aux personnes ayant un trouble concomitant pourrait réduire le nombre d’hospitalisations. Un meilleur arrimage entre les centres de réadaptation en dépendance et les services de santé mentale en première ligne constitue une solution.

Pour ce faire, le ministère de la Santé et des Services sociaux doit accorder une priorité à la prise en charge des clientèles avec troubles concomitants de dépendance et de santé mentale et inscrire cette priorité dans le 2^e Plan d’action en santé mentale.

1. Source : Institut canadien d’information sur la santé

À propos de l’ACRDQ
L’ACRDQ regroupe tous les centres publics de réadaptation du Québec offrant des services d’accueil, d’évaluation et d’orientation, des services de désintoxication, de réadaptation externe ou avec hébergement, de soutien à l’entourage, des traitements de substitution et de la réinsertion sociale. Répartis sur l’ensemble du territoire québécois, ils constituent une référence incontournable en matière de services spécialisés de réadaptation des personnes aux prises avec des problèmes sévères d’abus et de dépendance à l’alcool, aux drogues ou au jeu. Chaque année, ce sont plus de 55 000 personnes qui font appel à leurs services. Parmi celles-ci, 30 % sont des jeunes de moins de 25 ans.

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