La Semaine nationale de sensibilisation aux victimes d’acte criminel (SNSVAC) 2013 – « Nous avons tous un rôle à jouer pour prévenir la violence sexuelle »

Un grand tabou entoure la violence sexuelle et persiste encore aujourd’hui. Chaque année, nous constatons que les femmes mettent beaucoup de temps avant de demander de l’aide: près de la moitié des femmes rencontrées dans les CALACS ont attendu 13 ans ou plus. Puisque environ 75% des demandes d’aide sont liées à des situations d’inceste ou d’agression sexuelle dans l’enfance ou l’adolescence, et que plus de la moitié des femmes rencontrées ont plus de 30 ans, nous pouvons en déduire que ce délai dépasse même largement 13 années pour plusieurs d’entre elles. « La honte, la culpabilité et la peur associées à la violence sexuelle peuvent maintenir les victimes dans le silence longtemps. Il faut briser le tabou et combattre les mythes et préjugés pour mieux aider les victimes, et nous pouvons tous et toutes contribuer » explique Karine Tremblay, porte-parole du RQCALACS.

Les CALACS croient fermement à la nécessité de la prévention et de la sensibilisation, en particulier auprès des jeunes, pour changer les mentalités et éviter un certain nombre d’agressions sexuelles. Les activités de prévention peuvent favoriser les dévoilements, puisque plus du quart des femmes et adolescentes rencontrées dans les CALACS (26%) demandent de l’aide dans l’année qui suit la dernière agression. De plus, ces activités nous permettent aussi de rejoindre les garçons, de les sensibiliser et de responsabiliser certains d’entre eux à propos de leurs comportements potentiellement violents. Nous constatons en effet, depuis quelques années, une proportion stable de 15% d’agresseurs adolescents.

Entre 2008 et 2012, les CALACS ont rencontré plus de 110 000 personnes dans le cadre de leur volet prévention et sensibilisation. De ce nombre, on compte près de 95 000 jeunes du milieu scolaire, principalement des élèves du secondaire. « Les CALACS souhaitent que la sensibilisation se poursuive, et ils comptent sur l’appui des écoles, de la population et du gouvernement, puisque nous avons tous un rôle à jouer pour prévenir la violence sexuelle. Nous attendons d’ailleurs le retour de l’éducation à la sexualité depuis quelques années afin non seulement de prévenir les agressions à caractère sexuel mais également de permettre aux victimes de demander de l’aide plus rapidement » conclut Karine Tremblay.

Karine Tremblay, 514 346-5252

Source : Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) www.rqcalacs.qc.ca