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Communiqué

MONTRÉAL, le 12 avril 2013 – Trente-huit pour cent des détaillants ayant fait l’objet d’une vérification ont accepté de vendre du tabac à un mineur entre avril 2011 et mars 2012, selon des nouvelles statistiques du ministère de la Santé et des Services sociaux. La moyenne des cinq dernières années (avril 2007 à mars 2012) est de 30,2 %, et la valeur pour les huit premiers mois de l’année en cours est de 18,6 %.

« Ces chiffres démontrent la facilité avec laquelle les jeunes peuvent se procurer des cigarettes dans les détaillants au Québec, et mettent en perspective les plaintes incessantes des associations de dépanneurs qui blâment uniquement la contrebande pour le problème du tabagisme chez nos jeunes » commente Flory Doucas, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.

En effet, ces nouvelles statistiques confirment les résultats d’enquêtes antérieures menées par Santé Canada qui démontrent que ni les vérifications, les constats ou les suspensions de permis par les autorités, ni l’ensemble des campagnes de type « carte d’identité » déployées par l’industrie ou les associations de détaillants ont réussi à réduire la capacité des jeunes à se procurer du tabac auprès des détaillants légaux.

« Les commerçants légaux contribuent, année après année, au problème de l’accès au tabac par les jeunes et ce, malgré deux décennies d’interventions gouvernementales depuis l’adoption de la loi en 1994. Au fil des ans, c’est toujours plus ou moins le quart des détaillants qui vendent illégalement du tabac aux jeunes. Les associations des détaillants aiment bien jeter le blâme sur le ‘zèle’ des autorités et les jeunes eux-mêmes, mais il n’en demeure pas moins que la loi est extrêmement simple et qu’après près de vingt ans, le temps des excuses est terminé. »

Arrêtons de blâmer la contrebande!

Même au sommet de la contrebande au Québec en 2008, la source la plus importante en lien avec l’achat de cigarettes par les élèves du secondaire était l’achat « dans un commerce (dépanneur, station-service, etc.) », avec le tiers des élèves (33 %) qui achetaient habituellement leurs cigarettes eux-mêmes dans ces lieux. Seulement 14 % des élèves fumeurs consommaient habituellement des cigarettes de contrebande.

« L’industrie du tabac et ses porte-étendard peuvent bien verser des larmes de crocodile au nom de la santé des jeunes, se désolant de l’absence de vérification d’âge par les contrebandiers. Or, ce sont les produits légaux qui constituent la principale porte d’entrée au tabagisme des jeunes. C’est justement pour détourner l’attention de leurs propres tactiques de marketing que les fabricants pointent du doigt le marché noir, exagérant son ampleur et son impact afin d’exiger des gouvernements la priorisation de la lutte anti-contrebande aux dépens de toute nouvelle réglementation sur le marché légal, particulièrement celles qui réduiraient l’attrait du tabac chez les jeunes, » explique la porte-parole.

Le vrai problème : l’attrait des produits du tabac

La Coalition applaudit les efforts d’inspection du ministère de la Santé et appuie leur intensification : « Il demeure important pour la société de vivement condamner la fourniture de tabac aux mineurs. ». Par ailleurs, la Coalition invite le public à contacter les inspecteurs du ministère au 1 877 416 TABA (8222) lorsqu’il est témoin d’une vente illégale à un mineur.

Or, force est de constater que la mise en œuvre de l’interdiction de la vente aux mineurs sera toujours confrontée au fait que les produits du tabac sont conçus de façon à être attrayants pour les jeunes et qu’ils créent rapidement une dépendance chez ceux-ci. En effet, « la plus grande menace à la santé des jeunes n’est pas l‘accès au tabac mais bien l’attrait du tabac, ou le désir des jeunes de fumer. Car aussitôt qu’un jeune veut fumer la cigarette, il finira par trouver un moyen de s’en procurer, tel que démontré par la vaste gamme de sources potentielles de tabac pour les jeunes : parents, amis et, manifestement, de nombreux dépanneurs délinquants, » ajoute madame Doucas.

Les vrais responsables : l’industrie du tabac et une loi désuète

« Les grands responsables, ce sont les fabricants de tabac qui continuent de mettre en marché des produits de tabac toujours plus attrayants pour les jeunes, qu’il s’agisse d’emballages branchés et sophistiqués comme ceux des cigarettes ultra-minces, ou des saveurs aux friandises de cigares à peine plus gros qu’une cigarette. Pour tout dire, les jeunes sont peu attirés par les ‘Ziploc’ de cigarettes de contrebande, même à prix réduit. Il est temps que le gouvernement se fie sur autre chose que la bonne volonté des détaillants et qu’il agisse pour empêcher l’industrie du tabac de rendre ses produits toujours plus attrayants aux yeux des jeunes. »

C’est justement lors du « Salon Dépanneurs, épiceries & cie », qui aura lieu au Palais des Congrès de Montréal les 15 et 16 avril prochains, que les fabricants et importateurs de tabac dévoileront leurs nouveaux produits aux détaillants, comme ce fut le cas ces dernières années. Pour 2013, la séance d’ouverture appartient même à Imperial Tobacco, et l’Association québécoise des dépanneurs en alimentation – ACDA (qui détient des liens étroits avec l’industrie du tabac) offrira une séance d’éducation en vue de faire « croître vos ventes de tabac » à l’aide des « dernières études, données et solutions novatrices. » Les exposants incluent neuf fabricants ou importateurs de produits du tabac, incluant les trois grands manufacturiers du pays.

* Voir communiqué complet avec références, tableaux de statistiques et photos :
https://cqct.qc.ca/Communiques_docs/2013/PRSS_13_04_12_Vente_mineurs.pdf


Renseignements :

Flory Doucas, codirectrice et porte-parole : 514-598-5533; cell. 514-515-6780.

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