Le Lundi 25 mars 2013
Systèmes de retraite : loin de la catastrophe, mais d’importantes améliorations sont nécessaires
publié par Institut de recherche et d’informations socioéconomiquesMONTRÉAL, le 25 mars 2013 – À peine 27% des Québécois-es auront une retraite décente si le gouvernement n’agit pas pour améliorer le régime de retraite public. C’est l’une des conclusions de l’évaluation de la situation des régimes de retraite au Québec et au Canada publiée aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) qui prévient également le gouvernement que les régimes volontaires d’épargne-retraite (RVER) qu’il préconise en ce moment ne constituent pas une solution adéquate.
« Tout le monde est d’accord qu’il faut améliorer la situation des régimes de retraite au Québec si on veut que les gens vivent bien après leur période active. Le gouvernement propose d’instaurer des RVER pour régler ce problème. Pourtant, les Néo-Zélandais, qui ont instauré un système un peu plus complet que celui mis de l’avant par Québec, n’arrivent même pas à atteindre des seuils de revenus adéquats pour les gens ayant fait le revenu moyen toute leur vie, sans même parler de ceux et celles qui ont fait un peu plus. Adopter cette solution pourrait avoir des conséquences socio-économiques néfastes : non seulement les retraités auraient moins de moyens pour subvenir à leurs besoins, mais en plus cette diminution de la consommation pourrait affecter l’économie qui est portée par la consommation des ménages », affirme Mathieu St-Onge, un des auteurs de l’étude.
« Au lieu d’instaurer les RVER, le gouvernement devrait plutôt songer à augmenter le Régime des rentes du Québec (RRQ) qui couvre tous les travailleurs et travailleuses. Non seulement on améliorerait le taux de couverture et le taux de remplacement, mais en plus, on permettrait de stabiliser certains régimes qui ne vont pas bien, autant dans le privé que dans le public. Pour obtenir des prestations plus généreuses, les taux de cotisation n’auraient pas à augmenter de façon très importante et cela diminuerait le fardeau de risques qui pèse en ce moment sur certains employeurs. » ajoute Eve-Lyne Couturier, chercheure à l’IRIS.
L’étude s’est également penchée sur la situation plus précise des régimes de retraite du secteur public. Contrairement à ce qu’on entend dans les médias, les régimes les plus importants vont plutôt bien et ce sont ces régimes à prestations déterminées qui permettent en ce moment d’assurer des retraites décentes.
« La pire idée est de fermer les régimes à prestations déterminées comme ça c’est fait dans le privé. Avec ce genre de stratégie, on érode complètement notre système de retraite qui est fondé sur une mixité de programmes, dont les régimes complémentaires. Il faut bien sûr négocier des deux côtés des ajustements aux régimes : pour certains régimes ça voudra dire de rééquilibrer les parts de cotisations, pour d’autres, il faudra s’assurer de sécuriser davantage les actifs en créant des fonds de réserve afin de ne pas répéter l’erreur des congés de cotisation . Chaque cas aura ses solutions propres. Chose certaine, il faut s’assurer de maintenir les régimes en place et favoriser la création de nouveaux régimes à prestations déterminées au lieu des régimes à cotisations déterminées qui ne réussissent pas à remplir les besoins des retraités. » renchérit Mathieu St-Onge, chercheur-associé à l’IRIS.
L’étude Systèmes de retraite au Canada et au Québec : constats et solutions est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca.
Renseignements: Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable aux communications, 514-814-1522.