Le Mercredi 21 mars 2007
Le gouvernement Charest oublie les enfants des familles à faibles revenus
publié par Jeunes Sportifs Hochelaga
Le financement des programmes sportifs pour les enfants des familles à faibles revenus est en péril
Montréal, le 21 mars 3007 – Il y a deux semaines M. Jean Charest a choisi de chausser les skis pour présenter ses engagements électoraux en matière de santé physique et de saines habitudes de vie. Alors qu’il promet des crédits d’impôt de 500 $ sur l’inscription d’un enfant à des activités sportives, les organismes sans but lucratif (OSBL), qui financent le sport pour des milliers de jeunes provenant de familles pour la plupart démunies, perdent des revenus considérables depuis la promulgation de la Loi sur le tabac.
Les profits des bingos font bouger des milliers de jeunes
Depuis le 31 mai 2006, les grands perdants sont les organismes caritatifs et les programmes qui permettent notamment d’offrir une multitude d’activités sportives aux jeunes de la région de Montréal. « Notre organisme accuse une perte de revenus de plus de 40 %, confirme Serge Beaudoin, président de l’organisme Jeunes Sportifs Hochelaga. Depuis 43 ans, la pratique du hockey et d’autres activités sportives ne coûtent rien à nos jeunes qui vivent dans le quartier défavorisé de Hochelaga-Maisonneuve. Sans le bingo, ils se retrouveront devant la télé ou dans la rue, faute de ne pouvoir se payer d’autres activités. C’est loin de la promotion de l’activité physique souhaitée par le gouvernement. »
Parmi les autres organismes caritatifs financés à même les profits du Bingo Jeunes Sportifs Hochelaga, il y a le Centre communautaire sportif Notre-Dame de l’Assomption, le Centre Récréatif Poupart et Jeunesse 2000 Inc. Tous ces organismes comptent sur le bingo pour amasser des fonds afin de financer les programmes sportifs et les projets communautaires offerts à des centaines d’enfants et d’adolescents. Avant l’interdiction de fumer, pour une période de six mois, le Centre communautaire tirait un profit de 19 000 $ alors que depuis l’interdiction de fumer, les bénéfices ne sont que de 3 000 $. « Avec une diminution de 85 % de profits, ce sont les programmes pour les jeunes et les emplois des moniteurs qui sont compromis », confirme Réjean Lagacé, président du Centre communautaire sportif Notre-Dame de l’Assomption.
Les OSBL de véritables sportifs
La Fédération des loisirs St-Michel Nord et L’Encadrement sportif sont aussi des organismes dont les activités sportives sont mises en péril.
Pendant ses 30 années d’existence, la Fédération des Loisirs de St-Michel Nord a incité plus de 60 000 enfants à faire du sport. Depuis la Loi sur le tabac, la Fédération accuse une baisse de revenus de 80 % ce qui met en péril l’aide administrative à plus de 150 bénévoles, l’aide pour défrayer les inscriptions et l’aide à l’achat des équipements sportifs pour plus de 1 000 jeunes dans St-Michel, le quartier le plus défavorisé de l’île de Montréal. « La Fédération met le temps et l’argent au profit du bien-être de la jeunesse. Ce sont les jeunes qui vont en pâtir », déclare avec émotion France Marchand, directrice administrative de l’organisme.
Par ailleurs, L’Encadrement sportif a récemment suspendu sa licence de bingo à cause des pertes de revenus. Par conséquent, les programmes de patinage de vitesse, de natation et de course, qui sont offerts à plus de 2 000 enfants, ne sont plus financés.
La ventilation : une solution gagnante et équitable pour tous
Les préjudices financiers de la Loi anti-tabac seront irréversibles pour tous les OSBL qui financent les programmes sportifs pour des milliers de jeunes provenant parfois des quartiers les plus pauvres de l’île de Montréal. Pour ces jeunes, le sport revêt une importance plus grande car il permet de les faire bouger mais aussi de les faire sortir de leurs conditions de vie souvent difficiles. Pour cette raison, les OSBL ont besoin des profits des bingos et proposent une solution raisonnable pour tous : une pièce ventilée et séparée pour les fumeurs. « Nous voulons tous une solution qui accommoderait les fumeurs et qui protégerait les non-fumeurs, tout en préservant la force et la vitalité de l’industrie du bingo dont les profits servent à financer le
sport auprès des jeunes », déclare Serge Beaudoin, président de Jeunes Sportifs Hochelaga.
Des promesses préélectorales inachevées
Le 12 février dernier, quatorze organismes ont fait pression auprès du ministre des Finances. Les nouvelles règles de bingo (Modification des règles et du règlement des bingos) ont été promises avant les élections. Ce qui n’a pas été fait. Par ailleurs, les représentants des OSBL ont envoyé une lettre à MM. Jean Charest et Philippe Couillard. Cette lettre sollicitait une rencontre afin que les OSBL puissent exprimer leurs préoccupations et trouver des solutions raisonnables. Les rencontres n’ont pas été obtenues.