Le Jeudi 29 novembre 2012
Le Canada se voit décerner un autre «Fossile du jour» parce qu’il refuse le soutien financier d’urgence aux pays les plus pauvres pour l’action climatique
publié par ÉquiterreLe 28 novembre 2012 – Doha, Qatar. Le Canada a obtenu la première place aux Fossiles du jour, aujourd’hui au Qatar, pour l’approche mièvre du ministre de l’Environnement Peter Kent quant au soutien à l’action climatique pour les pays pauvres.
Dans des entrevues accordées hier aux médias, le ministre Kent a confirmé l’intention du Canada de ne pas contribuer au financement pour aider les pays pauvres face aux changements climatiques, en disant que Doha «n’est pas une conférence des donateurs.»
Dans une lettre adressée aux groupes de la société civile, le ministre Kent a déclaré que le Canada ne supporte pas l’idée de fournir du financement pour des réductions d’émissions par le biais du Fonds vert pour le climat – un fonds qui a été une réalisation majeure des dernières négociations sur le climat de l’ONU – jusqu’à ce que “un nouvel accord applicable à tous puisse être adopté par toutes les parties. ”
Les négociations de l’an dernier à Durban ont donné aux pays jusqu’en 2015 pour parvenir à cet accord. Accord qui ne sera en vigueur qu’en 2020. La position du ministre Kent pourrait donc signifier que le Canada retarde sa contribution au Fonds vert pour le climat jusqu’en 2020.
«Considérant la piètre performance du Canada à lutter contre le changement climatique au pays, il est encore plus important pour eux de faire preuve de leadership en aidant les autres», a dit Hannah McKinnon du Réseau action climat Canada. “Le gouvernement pourrait rétablir la confiance et se faire du même coup une faveur, ainsi qu’à sa réputation internationale, en s’engageant à faire sa juste part pour aider les pays, qui n’ont pas causé le changement climatique, à faire face à ses effets dévastateurs.”
En 2009 à Copenhague, les pays développés (dont le Canada) se sont engagés à fournir, à la fois à court et à long terme, le financement pour aider les pays en développement à s’adapter aux conséquences du réchauffement planétaire et à réduire leurs propres émissions.
Le Canada a contribué à la première tranche du financement climatique pour la période de “démarrage rapide”, en 2010-2012. Mais avec la première phase qui touche à sa fin, les pays développés devraient s’engager à fournir un financement post-2012 à Doha, afin de s’assurer que les pays en développement ne soient pas laissés seuls face aux conséquences d’un problème qu’ils n’ont que peu contribué à créer. Les autres grands pays développés, y compris les États-Unis, ont indiqué qu’ils avaient l’intention d’annoncer un nouveau financement bientôt pour la prochaine phase de financement.
Le prix fossile du jour est une tradition de longue date dans les négociations climatiques de l’ONU. Il est décerné quotidiennement aux pays qui font le plus pour saper les efforts mondiaux de lutte au changement climatique, par un réseau international de plus de 800 organisations de la société civile.
Le texte du prix satirique a été présenté comme suit:
Le Canada soutient le plafonnement plutôt que les émissions
«Dernière Heure! Directement du ministre de l’Environnement du Canada! Les pays en voie de développement doivent simplement prendre une profonde respiration et attendre que nous arrivions à une entente globale avant d’espérer obtenir du Canada le soutien nécessaire au développement d’un avenir énergétique propre par l’intermédiaire du Fonds vert pour le climat. En parlant aux journalistes hier, le ministre de l’Environnement du Canada a pris un moment pour dire aux journalistes qu’il «clarifierait», lors des réunions de Doha, que les pays en développement ne devraient pas s’attendre à plus d’argent pour le financement de la lutte au changement climatique de la part du Canada car, après tout, Doha “n’est pas une conférence des donateurs.”
Merci pour la mise au clair Monsieur le ministre! Nous sommes certains que cela va faire des merveilles pour votre crédibilité et votre formidable réputation lors des pourparlers. Heureusement, le ministre est venu à Doha avec au moins un engagement: le Canada est encore fermement engagé à ce que les émissions des sables bitumineux augmentent bien au-delà de la limite climatique de 2 degrés.
Du monde au Canada: Vous êtes censé augmenter le financement, et diminuer les émissions, pas l’inverse”!
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Hannah McKinnon
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