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Communiqué

MONTRÉAL, le 22 nov. 2012 – Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale craint que les recommandations du Comité d’experts sur les homicides intrafamiliaux, rendues publiques aujourd’hui par le ministre Hébert, aient une portée limitée quant à la prévention de ces homicides. « Bien que certaines recommandations soient des plus pertinentes, la supervision des droits d’accès notamment, le rapport se concentre sur les actions du réseau de la santé et des services sociaux, laissant ainsi sur le bord de la route des acteurs névralgiques pour la prévention des homicides » souligne Nathalie Villeneuve, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.

Le travail en silo est insuffisant

En effet, si le comité note au passage que la prévention des homicides intrafamiliaux nécessite concertation et interventions intersectorielles, que l’intervention de tous les partenaires est nécessaire, ses recommandations ne visent quasi uniquement que les intervenants psychosociaux et médicaux. « Toutes les situations à risque ne peuvent se régler par un meilleur soutien psychosocial. Maintes fois, l’intervention de la police et des tribunaux sont nécessaires », de déclarer madame Villeneuve. Tous les intervenants doivent être en mesure de décoder les facteurs de risque d’homicide ou d’agression qui, le plus souvent, leur seront révélés par la victime elle-même. Ils doivent pouvoir se mobiliser et collaborer entre eux. « Les premiers appelés à intervenir dans les situations de violence conjugale sont souvent les policiers. Le récent meurtre de Martine Giguère, à Rimouski, en août, quelques heures après avoir appelé en vain la police, alors qu’elle craignait son ex-conjoint, soulève beaucoup de questions sur l’intervention policière et sur l’identification de ces facteurs de risque. Le rapport du comité n’apporte rien pour examiner ce problème, encore moins pour le résoudre » poursuit-elle.

Identifier les lacunes actuelles

Le Québec s’enorgueillit à juste titre de sa politique et de ses actions en matière de violence conjugale. Un nouveau plan d’action est en préparation. Toutefois, des lacunes systémiques persistent et il est temps de dresser un état de situation. À l’instar de ce qui existe depuis 10 ans en Ontario, le comité recommande la mise en place d’un comité permanent d’examen des homicides intrafamiliaux. « Si le Regroupement souscrit à une telle recommandation, il croit que l’examen d’un certain nombre d’homicides conjugaux et familiaux survenus ces dernières années pourrait d’ores et déjà nous permettre de faire un état des lieux pour prévenir d’autres décès » affirme madame Villeneuve.

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale regroupe 47 maisons d’aide et d’hébergement réparties sur le territoire québécois. Il a pour but de sensibiliser à la violence conjugale, de défendre les droits des femmes et des enfants violentés, de représenter ses membres auprès des instances publiques et gouvernementales.


Source :
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Nathalie Villeneuve, présidente

Pour information :
Maude Lebert-Demers, 514 910-1057 (jusqu’à 16h)
Louise Riendeau, 514 220-1057 (cellulaire)

À propos de l'organisme

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